L’utilisation d’Instagram est officiellement à nouveau possible en Turquie. Les autorités ont annoncé samedi soir avoir débloqué la plateforme, qui bloquait depuis neuf jours des dizaines de millions d’abonnés.
“Suite à nos négociations avec les responsables d’Instagram, nous débloquerons l’accès à partir de 21h30 après qu’ils se seront engagés à répondre à nos demandes”, a annoncé sur X le ministre des Transports et des Infrastructures en charge du dossier, Abdulkadir Uraloglu. Peu après l’heure fixée, l’accès à l’application est progressivement revenu à la normale.
Erdogan dénonce le « fascisme numérique »
Le réseau social est bloqué depuis le 2 août au matin pour des raisons encore floues, notamment des accusations de « censure » et de contenus illégaux. Le ministre a évoqué samedi soir des « délits liés au contenu » disponibles sur Instagram. Selon lui, Instagram a refusé de supprimer des milliers de contenus concernant « les jeux, la drogue et la maltraitance d’enfants ». Meta a démenti, affirmant avoir supprimé près de 2.500 contenus au cours du premier semestre jusqu’au 31 juillet, à la demande des autorités turques.
Mais le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun, avait juste avant accusé la plateforme de “censure” et affirmé qu’Instagram “empêche les gens de poster des messages de condoléances pour le martyre du (chef du Hamas Ismaïl) Haniyeh” tué en Iran. De son côté, le président Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé lundi “un fascisme numérique qui ne peut tolérer même les photos de martyrs palestiniens sans les interdire immédiatement”.
Plus de cinquante millions de personnes sont sur Instagram en Turquie (sur 85 millions d’habitants), dont beaucoup tradent pour un montant quotidien de 57 millions de dollars, selon le vice-président de l’Association des opérateurs de commerce électronique, Emre Ekmekçi.