Une étude de l’Inserm et du CNRS, dont les résultats ont été communiqués à la presse mercredi 4 septembre, suggère un procédé pour ralentir la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Un médicament utilisé contre la maladie de Parkinson pourrait retarder l’une des formes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), première cause de déficience visuelle chez les plus de 50 ans, selon une étude publiée par l’Inserm.
La DMLA est une maladie oculaire correspondant à une dégradation d’une partie de la rétine (la macula). Si la partie périphérique reste intacte, cette pathologie n’en est pas moins très invalidante car elle peut entraîner la perte de la vision centrale.
Deux formes de la maladie ont une prévalence à peu près équivalente : la forme néovasculaire, dite « exsudative » ou « humide », et la forme atrophique ou « sèche avancée ».
Si la forme sèche n’a actuellement aucun traitement, la forme néovasculaire peut être ralentie par des injections régulières dans l’œil. Mais étant donné la gravité du traitement, des alternatives sont souhaitables.
Des études épidémiologiques ont déjà mis en évidence une possible association entre la maladie de Parkinson et un risque réduit de DMLA néovasculaire.
Dans une nouvelle étude, publiée cet été dans la revue « The Journal of Clinical Investigation », des chercheurs de l’Inserm, du CNRS et de Sorbonne Université à l’Institut de la Vision ont voulu comprendre les mécanismes expliquant cette protection potentielle.
Des études complémentaires sont nécessaires
Dans des modèles cellulaires et animaux, ils ont montré que la L-Dopa, un médicament de la famille des dopaminergiques utilisé dans le traitement de la maladie de Parkinson, active un récepteur spécifique du cerveau, appelé DRD2. Cette activation de DRD2 bloque la formation de nouveaux vaisseaux sanguins dans l’œil, un processus clé dans le développement de la DMLA néovasculaire.
L’équipe a ensuite analysé les données de santé de plus de 200 000 patients atteints de DMLA néovasculaire en France : ceux qui ont pris de la L-Dopa ou d’autres médicaments inhibiteurs du récepteur DRD2 pour traiter leur maladie de Parkinson ont développé une DMLA néovasculaire plus tard dans la vie et ont nécessité moins d’injections.
Ces patients ont déclaré la maladie à 83 ans, au lieu de 79 ans pour les autres.
D’autres études cliniques seront nécessaires pour confirmer ces résultats, reconnaissent les chercheurs.
Mais, pour la forme humide de la maladie, “nous disposons désormais d’une piste sérieuse pour retarder sa progression et réduire le poids des traitements actuels”, a commenté Florian Sennlaub, directeur de recherche Inserm à l’Institut de la Vision, cité dans un communiqué.