Une étude de l’Inserm, du CNRS et de l’université Paris Cité publiée mardi 3 septembre dans la revue scientifique Nature Communications fait état de la découverte du rôle joué par une hormone dans l’apparition du psoriasis. De quoi offrir un espoir thérapeutique.
Nouvel espoir pour le traitement d’une maladie encore incurable : le psoriasis. Dans une étude publiée ce mardi 3 septembre dans la revue Nature Communications, des chercheurs français font état d’une découverte. Elle ouvre la porte à de nouveaux traitements de confort pour cette maladie cutanée fréquente, mais qui dégrade parfois la qualité de vie.
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique. Elle touche 2 à 3 % de la population mondiale et se caractérise par une surproduction de cellules épidermiques, qui se traduit par des plaques rouges, parfois très étendues.
« Malgré de nombreuses options thérapeutiques disponibles pour améliorer la prise en charge des patients, le psoriasis reste aujourd’hui une maladie chronique, qui ne peut être définitivement guérie », rappellent les chercheurs dans un communiqué.
Le rôle de l’hepcidine ou « hormone du fer »
La découverte documentée est celle du rôle joué par une hormone dans le développement du psoriasis. L’hepcidine, ou « hormone du fer », est « exprimée dans la peau des patients atteints de psoriasis, en particulier dans les formes sévères comme le psoriasis pustuleux », comme le souligne l’équipe « Fer et Immunité » de l’Institut Cochin.
Carole Peyssonnaux, directrice de recherche à l’Inserm, décrit ainsi le « rôle clé » de cette hormone dans le « déclenchement » de la maladie :
« L’hepcidine produite par l’épiderme joue un rôle crucial dans la rétention du fer dans les cellules de la peau. Le fer étant un métal essentiel à la prolifération cellulaire, cette rétention de fer favorise la division des cellules épidermiques dans les peaux « psoriasiques ».
Espoir d’un « traitement d’entretien »
Bien que le psoriasis ne puisse pas être éliminé définitivement, il est possible de réduire les plaques qui apparaissent lors des poussées et de contenir son développement, grâce à différents traitements.
La découverte française pourrait ainsi, si elle était consolidée par des recherches plus poussées, conduire à de nouvelles méthodes de traitement. Ces médicaments auraient pour but de bloquer l’action de l’hepcidine, une piste particulièrement intéressante pour les formes les plus aiguës et résistantes.
Les produits « pourraient être utilisés en traitement d’entretien après une poussée ou, lors des phases de rémission, pour prévenir la récidive de la maladie », conclut Carole Peyssonnaux.