Cinq personnes ont été hospitalisées après avoir consommé la même boîte de pesto maison. Elles présentent toutes des symptômes de botulisme, une maladie « rare mais grave » qui peut survenir après avoir consommé des aliments mal conservés.
Nouvelle alerte sur le botulisme. Les autorités sanitaires ont annoncé mardi 10 septembre que cinq personnes avaient été hospitalisées après avoir consommé la même boîte de pesto artisanal, vendue en Indre-et-Loire. Placés en réanimation ou en soins intensifs, les patients présentent tous des « symptômes évocateurs » de cette maladie rare mais potentiellement mortelle.
« Le botulisme est une maladie neurologique grave provoquée par une toxine très puissante qui se développe notamment dans les aliments mal conservés », explique le ministère de la Santé dans un communiqué. Plus précisément, il s’agit de la toxine botulique, sécrétée par la bactérie Clostridium botulinum responsable du botulisme.
Aliments mal conservés
« En France, la majorité des cas de botulisme sont liés à des aliments conservés n’ayant pas subi de processus poussé de stérilisation : salaisons, charcuteries ou encore conserves d’origine familiale ou artisanale », détaille le communiqué du ministère.
En septembre 2023, le botulisme a provoqué la mort d’une femme de 32 ans qui avait consommé des sardines en conserve contaminées dans un bar de Bordeaux. Une quinzaine d’autres clients ont été contaminés.
Le botulisme « apparaît généralement 12 à 72 heures après la consommation d’aliments contaminés », poursuit le ministère de la Santé. Les symptômes, de « gravité variable », sont nombreux : signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, vomissements et diarrhées), atteintes oculaires (défaut d’accommodation, vision floue), symptômes neurologiques responsables d’un risque d’étouffement, sécheresse de la bouche accompagnée de troubles de la déglutition voire de la parole, voire paralysie plus ou moins sévère des muscles.
L’Institut Pasteur souligne que l’observation de ces seuls symptômes ne suffit pas à diagnostiquer le botulisme. « L’examen préliminaire est donc suivi d’analyses en laboratoire. Celles-ci visent à mettre en évidence la toxine présente dans l’échantillon alimentaire suspecté d’être à l’origine de l’intoxication, ou la bactérie présente dans les selles du patient », peut-on lire sur le site de l’institut.
Une maladie qui nécessite un traitement rapide
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le botulisme peut être mortel dans 5 à 10 % des cas. La mortalité est particulièrement élevée chez les personnes qui ne sont pas diagnostiquées rapidement.
Le traitement du botulisme nécessite, dans les formes les plus sévères, “des soins respiratoires intensifs avec ventilation assistée”. “L’administration d’antitoxine botulique dans les heures ou les premiers jours après l’apparition des symptômes peut raccourcir le temps d’hospitalisation”, indique le ministère de la Santé.
Si le traitement est rapide, la grande majorité des patients se rétablissent sans séquelles. Cependant, la durée du traitement et de la convalescence peut s’étendre sur plusieurs mois.
Selon l’Institut Pasteur, les cas de botulisme restent rares en France : « l’incidence moyenne s’est stabilisée autour d’une dizaine de foyers par an, impliquant le plus souvent un à trois patients chacun. »
La maladie est toutefois surveillée par les autorités sanitaires. Depuis 1986, les cas de botulisme doivent obligatoirement être signalés à Santé publique France afin d’identifier « l’émergence de nouvelles souches ou de nouveaux aliments à risque », selon l’établissement public. Cette surveillance permet également de « détecter des cas groupés de botulisme pour lesquels des mesures de retrait et de rappel peuvent être nécessaires ».