Que diriez-vous d’obtenir instantanément un retour sur investissement de 50 %, voire 100 %, sans aucun risque financier ? Il ne s’agit pas d’une fausse promesse d’un influenceur malhonnête, mais plutôt d’une opportunité que plusieurs Québécois laissent malheureusement passer.
Ce fabuleux véhicule d’investissement est le régime de retraite que certains employeurs proposent à leurs employés en acceptant de cotiser. Vous n’avez pas de fonds de pension (régime à cotisations ou à prestations définies) ? Cela peut vous concerner aussi.
Concrètement, il peut s’agir d’un régime enregistré d’épargne-retraite collectif (REER collectif) ou d’un régime volontaire d’épargne-retraite (REER). Les employeurs ne sont pas tenus de cotiser, mais certains le font. Cela peut être le cas du vôtre.
« Ne pas adhérer à un régime auquel votre employeur cotise, c’est en quelque sorte refuser des fonds gratuits ! » souligne l’organisme gouvernemental Retraite Québec sur son site Internet. C’est comme passer devant de l’argent qui traîne par terre sans le ramasser, insiste le planificateur financier Alexandre Leblond, de Planification financière Leblond, à Québec. « Je vois beaucoup de gens qui y ont accès, mais qui ne l’utilisent pas », dit-il.
« Malgré mes recherches, je ne trouve pas d’investissement qui rapporte 100 % demain matin. L’employeur peut l’offrir », ajoute le planificateur financier. Dans le cas où l’employeur investit autant d’argent que l’employé dans le régime, cela équivaut en effet à un rendement de 100 %. S’il n’en met que la moitié, cela représente quand même l’équivalent d’un rendement de 50 %. Pas mal.
Un bénéfice social mal compris
Puisque les régimes privés avec cotisations patronales ne sont pas sous la supervision de Retraite Québec, l’organisme ne dispose pas de données concernant le nombre d’employeurs qui les offrent ni la proportion d’employés qui décident d’en bénéficier. .
Fort de ses 40 années d’expérience, Louis Lamontagne, conseiller en assurance collective et rentes chez Groupe financier Prosphère, estime que, parmi les employés ayant accès à un régime auquel l’employeur cotise, près d’un sur quatre n’en profite pas. pas !
« Certains employés ne pensent pas aux avantages potentiels. Dès qu’ils pensent qu’ils vont avoir moins d’argent dans leur paie, ils se disent tout simplement qu’ils n’en veulent pas », déplore-t-il.
Dans d’autres cas, les salariés oublient tout simplement de faire les démarches nécessaires, ajoute-t-il. « Si les gens ne prennent pas de décision dans les 72 heures suivant la présentation du régime, dans de nombreux cas, ils ne le feront jamais… c’est oublié ! » Quant au RVER, vous êtes automatiquement inscrit, mais il reste encore des formalités à accomplir.
Toutefois, si les employés ne cotisent pas au régime, l’employeur n’est pas tenu de cotiser en retour. Ce dernier n’a donc aucun intérêt à rappeler au salarié l’existence de cet avantage social, note le planificateur financier Alexandre Leblond.
Pour participer à un tel régime de retraite ou pour savoir si vous y avez accès, contactez les ressources humaines de l’entreprise pour laquelle vous travaillez.
De nombreux avantages
Les cotisations proposées varient d’un employeur à l’autre. Certains cotisent à hauteur des cotisations du salarié (par exemple, l’employeur cotise à hauteur de 3 % du montant du salaire si le salarié cotise également 3 %), tandis que d’autres cotisent la moitié du montant investi par le salarié (si le salarié paie 4 %, l’employeur verse 2% par exemple). Louis Lamontagne voit également des régimes dans lesquels le pourcentage offert par l’employeur augmente progressivement à mesure que l’employé acquiert de l’ancienneté.
Dans tous les cas, l’employeur détermine un plafond pour sa propre contribution, qui varie généralement entre 1 % et 3 % du salaire du salarié, observe Louis Lamontagne. Si le salarié choisit de cotiser 5 % de sa rémunération à son régime, alors que le plafond déterminé par l’employeur est de 3 %, ce dernier ne correspondra pas au montant. Mais ce plafond peut être beaucoup plus élevé (jusqu’à 8 % parfois) dans certains secteurs très compétitifs, comme les technologies de l’information, a relevé Alexandre Leblond.
En participant au régime de retraite avec une contribution de votre employeur, vous réalisez donc un gain immédiat de 50 % ou 100 %, selon les cas, mais ce n’est pas tout. À long terme, vous générez des rendements, notamment des intérêts composés, non seulement sur vos cotisations, mais également sur celles de votre employeur.
Autre avantage non négligeable : les frais de gestion des régimes collectifs sont généralement inférieurs à ceux d’un REER que vous ouvririez vous-même à la banque, puisque ces frais sont négociés par l’employeur au nom du groupe d’employés, explique Alexandre Leblond.
L’écart peut être de 0,25 à 0,80 point de pourcentage, selon la taille de l’entreprise offrant le régime, précise Louis Lamontagne. «Cela signifie que l’employé peut générer un rendement supplémentaire de 0,80 point de pourcentage par an par rapport au même fonds acheté individuellement», explique-t-il. Par exemple, un fonds qui rapporterait 4,80 % par année dans un REER individuel pourrait théoriquement rapporter 4,80 % dans un REER collectif.
Pour toutes ces raisons, il n’y a pas de questions à se poser : « Si on le peut, on fait le nécessaire pour maximiser les cotisations patronales », affirme Alexandre Leblond. Vous pouvez généralement choisir votre profil d’investisseur (prudent, modéré, agressif…), comme vous le feriez pour un autre type d’investissement.
« Si l’employé souhaite cotiser davantage, on pourra alors regarder s’il vaut la peine de placer l’argent dans le REER collectif ou ailleurs en comparant, par exemple, le rendement attendu, les frais de gestion, etc. », ajoute-t-il. Dans ce cas, il est préférable de consulter un planificateur financier.
Vous n’avez pas la chance d’avoir un employeur qui cotise à votre caisse de retraite ? Ce sera à vous d’en prendre soin si vous ne voulez pas vieillir pauvre. « Pouvez-vous vivre avec 40 % de votre salaire ? Parce que c’est ce que font les deux rentes [fédérale et provinciale] donner le maximum de gains admissibles », affirme Louis Lamontagne.
Et si votre employeur vous propose de cotiser à un régime de retraite, réjouissez-vous. Cet avantage social est peut-être intangible, mais il coûte cher.
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