On peut repeindre à peu près n’importe quoi, assure Yannick Carrière, directeur marketing peinture chez Rona. Céramique, béton, métal, bois, brique, plafond suspendu, armoires de cuisine en mélamine, comptoirs en stratifié… la liste est longue. En fait, il existe un type de peinture pour « relooker » ou moderniser presque tout type de surface, dit-elle. « J’ai même vu des personnes très créatives peindre des stores verticaux en tissu. »
La peinture ne remplacera jamais des carreaux ou des comptoirs neufs. Toutefois, cela peut changer considérablement l’apparence d’une pièce et contribuer à réduire les dépenses, selon Bianca Mercier, designer et copropriétaire de Créations Réka, une boutique spécialisée en décoration intérieure, à Lévis.
Rénover complètement une cuisine peut vite dépasser les 20 000 $, selon le designer. Au lieu de remplacer les armoires et le dosseret, elle recommande de les peindre. « Bien souvent, nous changeons simplement les comptoirs », dit-elle.
Pour une cuisine mesurant 3 mx 3 m, un ou deux gallons devraient suffire pour repeindre les armoires (portes et armoires). Toutefois, les changer vous coûtera au moins 3 600 $, sans main d’œuvre, selon les estimations de Rona. Si la couleur est bien choisie (des nuances neutres qui ne se démodent pas), vos armoires seront au goût du jour pendant plusieurs années.
Toutefois, la peinture n’aura pas la même résistance selon le matériau sur lequel elle sera appliquée, souligne Réjean Falardeau, coloriste depuis 20 ans, qui travaille chez Créations Réka.
La peinture sur céramique murale durera plus longtemps que sur sol, où les travaux devront peut-être être refaits quelques années, voire quelques mois plus tard, selon Bianca Mercier. « Cela dépend toujours du trafic. Si on parle d’une salle de bain au sous-sol qui n’est pas souvent utilisée, elle durera plusieurs années, comparativement à la salle de bain familiale avec, par exemple, cinq enfants », explique-t-elle. Sur une surface fréquemment exposée à l’eau, comme les carreaux de céramique sous la douche, il peut se décoller. Il en va de même pour un comptoir de cuisine, quel que soit le matériau d’origine. Les rayures et les dommages causés par la chaleur peuvent également être plus visibles à moins d’être protégés par un époxy.
Ce type de travail peut encore s’avérer utile. « On peut reporter une rénovation jusqu’à ce qu’on ait le budget nécessaire », note Yannick Carrière.
Comment réussir son travail ?
La clé du succès réside dans la préparation de la surface. «C’est 80 % du temps de travail», explique Réjean Falardeau.
Il est essentiel de bien le laver, et pas seulement avec une simple lessive. Le TSP, un produit dégraissant (il existe une version biodégradable appelée TSPe), est recommandé. Un gallon (3,78 litres) de TSP prêt à l’emploi coûte environ 15 $. « Négliger de nettoyer pourrait faire en sorte que la peinture n’adhère pas partout », explique Yannick Carrière.
Si la surface est endommagée, elle doit être réparée avant de peindre, quitte à en remplacer une partie. S’il a déjà été peint, il est indispensable d’enlever les écailles de l’ancienne couche avec un grattoir, pour éviter que la nouvelle ne s’écaille. Gardez à l’esprit que plus les réparations sont complexes, plus la facture risque d’être longue. Et dans certains cas, comme la moisissure, la peinture ne répare rien.
Ces étapes terminées, un sablage est nécessaire. Ensuite, l’utilisation d’un apprêt est toujours recommandée. «Ça va sceller la surface», explique Yannick Carrière. La peinture y adhèrera donc mieux.
En théorie, tout type de peinture peut alors être appliqué. Toutefois, les produits dits « de spécialité », disponibles dans la majorité des grandes surfaces, sont plus avantageux : peinture pour sol vinyle, pour stuc, pour béton, etc. « La peinture a été conçue en fonction de son usage final », souligne Yannick Carrière. En cas de doute, il peut être testé gratuitement en magasin sur une pièce. Les quincailleries vendent également des échantillons à moins de 10 $ afin que vous puissiez les essayer chez vous.
Pour de meilleurs résultats, ne lésinez pas sur la qualité, conseille Réjean Falardeau. Pour la peinture, mais aussi pour les applicateurs comme les rouleaux et les pinceaux, estime Yannick Carrière.
Dans tous les cas, avant de vous lancer, il faut être réaliste quant à l’ampleur du projet et au résultat attendu. « Cela dépend des capacités manuelles de chacun. L’important est de suivre les étapes et d’être bien équipé », précise Yannick Carrière.
Si la tâche est trop complexe, vous pouvez toujours faire appel à un peintre professionnel tout en économisant sur les rénovations. Mais si le coût des travaux est proche de celui des matériaux neufs, mieux vaut rénover – quitte à reporter à plus tard ces grands travaux.
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