La dermatologie et la psychiatrie s’avèrent particulièrement difficiles d’accès, selon une enquête où plus de 1 000 médecins généralistes ont donné leur estimation du temps nécessaire pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste.
L’accès aux soins est de plus en plus difficile, même en cas d’urgence. Selon une étude du premier syndicat de médecins généralistes MG France, qui réclame une “meilleure organisation” entre professionnels, obtenir un rendez-vous avec un médecin spécialiste “pour une demande urgente de conseil” s’avère toujours difficile, notamment chez les dermatologues ou les psychiatres.
Le constat s’appuie sur une enquête (en ligne, du 14 septembre au 7 octobre), où plus de 1.000 médecins généralistes ont donné leurs estimations du temps nécessaire pour obtenir un rendez-vous avec un spécialiste alors qu’ils jugeaient qu’il n’était “pas nécessaire de traîner”. “.
Secteurs concernés
Lorsque le médecin généraliste demande un “avis rapide” à un dermatologue, par exemple en cas de suspicion de cancer, “dans un grand tiers des cas (36%), cela n’est pas possible avant trois mois”, a déclaré Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France, lors d’une conférence de presse.
Environ 51 % des médecins généralistes interrogés ont attendu 31 jours ou plus et 20 % ont pu obtenir un rendez-vous dans les 7 jours.
“Quand on a besoin d’un psychiatre pour un patient qui est vraiment très malade, qui est psychotique par exemple, qui commence à délire, dans plus de la moitié des cas (56%), on n’obtient pas de rendez-vous avant trois mois, » précise-t-il, seuls 5 % des médecins généralistes déclarent avoir pris rendez-vous dans la semaine.
“La pédopsychiatrie est encore plus touchée : 79% des patients n’auront pas cet avis avant trois mois”, a déploré le numéro deux de MG France.
Chez le cardiologue, elle est d’au moins huit jours dans 59 % des cas et de plus d’un mois dans un quart des cas. Il faudra souvent plus d’un mois pour envoyer un patient chez le neurologue (60 % des cas), le rhumatologue (50 %) ou le néphrologue (47 %).
« Nous devons faire mieux »
En revanche, l’accès est « plus fluide » chez les chirurgiens (91% de rendez-vous obtenus dans le mois, dont 48% dans les 7 jours) ou pour un scanner/IRM (79% dans les 30 jours, dont 28% dans les 7 jours). .
“Il faut faire mieux, cela passe par s’organiser entre nous et nous comptons vraiment sur des équipes de soins spécialisées”, a commenté la présidente de MG France, Agnès Giannotti.
Les ESS sont de nouvelles formes d’organisations développées progressivement par des spécialistes d’un territoire pour mieux répondre aux demandes des généralistes.
Agnès Giannotti s’est une nouvelle fois opposée à la proposition du principal syndicat de spécialistes Avenir Spé, qui souhaiterait que les spécialistes puissent parler directement aux patients, sans avoir à s’adresser au médecin généraliste.
« Ils ont déjà du mal à trouver des rendez-vous pour les vraies urgences, donc si beaucoup plus de patients arrivent, cela va encore augmenter les délais. N’aggravons pas le problème », a-t-elle soutenu.