
Sanctions pour les deux-roues bruyants, taxe sur les rachats d’actions, renforcement de la taxe sur les transactions financières : l’Assemblée nationale a une nouvelle fois adopté vendredi une anthologie des impôts, sous l’impulsion de la gauche et du Rassemblement national (RN) et contre l’avis. du gouvernement.
Lancés dans une course contre la montre pour terminer avant minuit l’examen du volet recettes du budget de l’Etat, les députés ont adopté en début d’après-midi un amendement proposé par La France insoumise (LFI) visant à créer un mécanisme de taxation des rachats d’actions par entreprises, jusqu’à 10 %.
Ils ont également approuvé un amendement présenté par le président de la commission des finances, Eric Coquerel (LFI), pour renforcer l’efficacité de la taxe sur les transactions financières, en élargissant son assiette, en augmentant son taux et en confiant le recouvrement de la taxe à la direction générale. des finances publiques.
Taxe Gafam
Adoption également d’une hausse de la taxe Gafam sur les géants du numérique de 3 à 5 %, en raison d’une alliance hétéroclite entre la gauche, le RN mais aussi la Droite Républicaine (DR) ; une taxe kilométrique « harmonisation environnementale » (avec les voix du RN et de la gauche) ; ou encore une taxe représentant 3% de la masse salariale pour les entreprises ne respectant pas la loi Copé-Zimmerman sur la féminisation de la direction des entreprises.
Plus anecdotique, l’adoption d’un amendement d’Aymeric Caron, lié à LFI, instituant une taxe de 50 euros par animal utilisé dans le cadre d’une démarche de recherche scientifique ou pédagogique, et celle d’un amendement des écologistes instaurant une « pénalité de bruit » sur les deux et trois roues motorisés les plus bruyants. Ou encore cet amendement des députés du groupe Renaissance autorisant les brasseurs de bière à vendre sans licence.
Le député (RN) Aurélien Lopez-Liguori a réussi à faire adopter, avec les voix d’une partie de la gauche, un amendement étendant aux Gafam le paiement de la taxe sur le chiffre d’affaires des opérateurs de communications électroniques.
Une alliance fustigée par le député (Renaissance) Pierre Cazeneuve. « Tous les grands combattants de la lutte contre l’extrême droite, où êtes-vous ? »il a crié. Une charge qui lui est revenue quelques minutes plus tard par le député (Ecologie-Nupes) Benjamin Lucas-Lundy, après la discussion de deux amendements portés par un député Renaissance et un député LR visant à quasiment quadrupler le droit de timbre payé lors des demandes de naturalisation, de 55 à 200 euros.
« Inhumains »
Ces amendements, tous deux rejetés, ont tendu les débats, Eric Coquerel les qualifiant de “inhumain”avant que Véronique Louwagie, la députée (LR) à l’origine de l’une d’entre elles, ne s’en émeusse, disant qu’elle le prenait comme un “attaque personnelle”.
“Je ne te considère pas comme une personne inhumaine”» a déclaré M. Coquerel dans un désir d’apaisement, tout en répondant : « Vous me dites que ça vous fait mal, mais ça me fait mal, parce que, pour moi, la droite républicaine française n’est pas l’extrême droite. » “Je pense qu’il y a quelques années tu n’aurais pas fait ce genre de proposition”dit-il.
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Plus tôt dans la journée, une série d’amendements serrés, voulant cette fois augmenter significativement la taxe sur les titres de séjour, avait déjà enflammé les discussions. Ils ont été rejetés à une courte majorité lors des scrutins publics, laissant entrevoir un camp gouvernemental très divisé sur le thème de l’immigration, censée faire l’objet d’une nouvelle loi lancée par le gouvernement Barnier.