
« Il faut absolument agir. Si nous n’adaptons pas les villes maintenant, il sera trop tard. » À l’image d’Elodie Briche, géographe et climatologue, de nombreux experts alertent – certains depuis plus de trente ans – sur l’impact des aléas climatiques extrêmes comme les canicules, les incendies et les inondations dans les zones densément urbanisées. « Nous avons des risques de plus en plus élevés et des phénomènes de plus en plus fréquents », ajoute-t-elle, alors que les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région de Valence, en Espagne, fin octobre, et ont causé la mort de plus de 220 personnes, ne peuvent que douloureusement en témoigner.
Face à cette course de vitesse, dans un contexte budgétaire contraint, où le court-termisme prévaut souvent, il est parfois compliqué d’aller à contre-courant de ce qui a été fait depuis les années 1960 en matière de concrétisation et d’artificialisation. sols. Comment déplacer les populations alors qu’une urbanisation effrénée empiète sur les zones inondables, au mépris des plans de prévention des risques ? Comment racheter des terrains sur des zones côtières soumises à une pression foncière, puis détruire ce qui y a été construit ?
Cependant, certaines villes sont au pied du mur, et n’ont pas d’autre choix que de continuer, en corrigeant les erreurs passées là où ils le peuvent. En dégoudronnant, en déconcrétant, mais aussi en renaturant ou en débroussaillant. Sinon, par crainte de voir leur liste s’alourdir encore davantage à l’avenir. « Les réflexions les plus avancées prennent en compte le changement climatique actuel et futurinsiste la géographe Magali Reghezza-Zitt. Ces projets réfléchissent aux coûts de la transition, de la maladaptation et de ses effets pervers. »
A Toulouse, un poumon vert au cœur de la ville pour lutter contre la canicule
En France, le troisième plan national d’adaptation au changement climatique, actuellement en consultation publique, suppose un réchauffement plus important en France qu’à l’échelle mondiale. Ces perturbations intensifient déjà les chaleurs extrêmes, notamment dans les villes, où les conséquences sanitaires sont amplifiées par la concentration de la population. Pour les limiter, la végétalisation reste une des options incontournables. L’Agence de la transition écologique a en effet démontré qu’il était possible de baisser la température d’une rue de 0,7°C à 2°C en journée en y plantant des arbres.
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