Le Doliprane reste largement le médicament le plus prescrit en France, devant le Dafalgan, un antidouleur également à base de paracétamol.
Le Doliprane, au cœur d’une polémique autour de la vente de la filiale Sanofi qui le produit, reste le médicament le plus prescrit en France, son concurrent Dafalgan venant loin derrière à la deuxième place, montrent les chiffres publiés ce jeudi 14 novembre par l’Assurance maladie.
En un an, plus de 300 millions de boîtes de Doliprane, produites par le géant pharmaceutique Sanofi, ont été prescrites en France, selon des données finalisées mi-2024. Aucun autre traitement ne dépasse le seuil des 100 millions.
La deuxième place revient à Dafalgan d’Upsa avec moins de 75 millions de cartons. Le Doliprane comme le Dafalgan sont des produits à base de paracétamol, l’un des analgésiques les plus courants.
La moitié de la population
Le paracétamol est « de loin la première molécule remboursée en volume », souligne l’Assurance maladie. Et « le doliprane représente à lui seul près de 75 % du nombre de boîtes livrées pour cette molécule ».
Avec environ 36 millions de patients, plus de la moitié de la population française s’est vu prescrire du Doliprane, signe du caractère encore emblématique de ce médicament au cœur d’une récente polémique.
Sanofi envisage de céder la majorité d’Opella, sa filiale productrice de Doliprane, à un fonds américain, CD&R.
Cette annonce a suscité une forte opposition de la part des syndicats, mais aussi des politiques de tous bords, sur fond d’inquiétudes sur l’emploi et l’approvisionnement en médicaments, même si le paracétamol lui-même n’est pas fabriqué par les usines françaises de Sanofi.
L’Etat a imposé de nombreuses garanties à Sanofi et CD&R concernant l’utilisation et la production du Doliprane sur le sol français, même si elles sont jugées insuffisantes par les opposants à la vente.
Faible coût
Malgré la place prépondérante de Sanofi dans les prescriptions, ce n’est pas le traitement pour lequel le remboursement représente les montants les plus élevés pour l’Assurance Maladie. Il ne se classe qu’au 17ème rang, compte tenu de son faible coût.
La première place revient à un anticoagulant, Eliquis – commercialisé conjointement par Bristol-Myers Squibb et Pfizer -, avec plus de 750 millions d’euros remboursés.
Cependant, ce médicament n’a guère démontré de bénéfice majeur par rapport aux autres traitements. C’est le cas de nombreux autres soins pris en charge : près d’un tiers des montants remboursés pour l’année 2022, selon l’Assurance maladie.
A l’occasion de la publication de ces données et dans un contexte budgétaire tendu, l’entreprise lance une campagne appelant les patients à ne pas demander systématiquement de médicaments aux médecins.
