Sidaction dévoile sa nouvelle campagne destinée aux adolescents. Une campagne utilisant les codes de la pornographie pour « attirer » les jeunes et les sensibiliser aux enjeux de santé publique.
À première vue, cela ressemble à n’importe quel autre site pornographique. La toute nouvelle campagne de sensibilisation à l’éducation sexuelle de Sidaction, qui reprend dans les moindres détails les codes de cet univers, n’a rien d’une plateforme classique où la sexualité se confond avec violence, manque de respect et danger. Bien au contraire.
Si les vidéos proposées au visionnage sont trompeuses et portent des noms sans équivoque, l’ambition du site « sidaxxxion.fr » est très sérieuse : aucun acte sexuel n’y est montré et les acteurs dispensent des « mini-cours » d’éducation sexuelle.
Une initiative jugée nécessaire par Sarah Durocher, présidente du planning familial et qui s’exprime au micro de BFMTV, au sujet de l’éducation sexuelle, un « enjeu de santé publique important ».
« Un site pédagogique, au final »
Du rappel de l’importance du port du préservatif pour prévenir les maladies et infections sexuellement transmissibles (MST et IST), à la mise en garde contre le racisme, les stéréotypes de genre et les violences, en passant par la notion de consentement, les vidéos développées pour Sidaction explorent de nombreuses problématiques.
“Nous visons vraiment à avoir un site qui soit à terme un site pédagogique. Avec une entrée qui attire ces ados habitués à voir ce type de contenu pour finalement, derrière, casser les codes et pouvoir avoir des messages clairs et informer.” sur tout ce qui touche à la sexualité”, confie Florence Thune, directrice générale du Sidaction, à BFMTV.
Et pour cause, le site reprend totalement l’esthétique des plateformes pornographiques les plus connues : nom, alertes, publicité flashy, et même « catégories ». De cette façon, les adolescents peuvent parcourir le contenu à la recherche de différents sujets.
Selon une étude IFOP pour Sidaction, 75 % des jeunes adultes d’aujourd’hui souhaiteraient être « mieux informés et accompagnés au début de leur vie sexuelle ». Un constat qui a justifié la nouvelle campagne de l’association.
En 2023, 15% des 15-24 ans avaient suivi plus de 6 séances d’éducation sexuelle. Un chiffre bien trop faible pour le planning familial, qui rappelle que ces cours sont obligatoires depuis 2001.