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De nouveaux tests sanguins capables d’identifier les protéines anormales associées à la maladie d’Alzheimer promettent de révolutionner le diagnostic. Mais ils divisent les scientifiques, qui ne sont pas tous d’accord sur la manière d’appréhender cette maladie.
Pour l’instant, le diagnostic d’Alzheimer repose sur une batterie de tests neuropsychologiques proposés aux personnes présentant déjà des symptômes précurseurs d’un trouble neurocognitif. Il faut du temps pour établir le diagnostic et s’assurer que les symptômes ne sont pas dus à une autre maladie, comme une dépression, une commotion cérébrale ou un accident vasculaire cérébral. Certains examens d’imagerie cérébrale ou encore une ponction lombaire peuvent alors être utilisés pour confirmer le diagnostic. Mais ces examens sont coûteux, peu accessibles et potentiellement risqués en matière de ponction lombaire, ce qui limite leur utilisation à grande échelle.
Pourtant, plusieurs tests sanguins qui pourraient bientôt être autorisés, comme LucentAD, semblent capables d’identifier de manière tout aussi fiable la présence de protéines anormales qui, dans le cerveau, sont liées à cette maladie neurodégénérative. Ils pourraient ainsi permettre de diagnostiquer la maladie plus facilement que les tests actuels, et surtout plus tôt, éventuellement dès la consultation de première intention.
L’été dernier, un groupe de chercheurs rattachés à l’Alzheimer’s Association of the United States a décrété dans une publication que la maladie d’Alzheimer devait désormais être définie selon des critères biologiques, comme l’est par exemple le cancer : dès que les anomalies protéiques sont présentes, la personne est considéré comme atteint de la maladie, même en l’absence de symptômes. Des tests sanguins fiables représentent donc un grand progrès dans ce contexte. Cependant, le groupe ne recommande pas le dépistage de la maladie d’Alzheimer chez les personnes ne présentant aucun symptôme.
Mais il n’existe pas de consensus sur une définition purement biologique de la maladie. Dans une autre publication récente, des chercheurs formant un grand groupe international s’y opposent vigoureusement. Ils affirment que ces anomalies se retrouvent très souvent dans le cerveau de personnes décédées, y compris à un âge très avancé, bien qu’elles n’aient jamais présenté de symptômes d’Alzheimer. Selon eux, les personnes obtenant un résultat positif à un test sanguin sans symptômes cognitifs devraient être considérées comme « susceptibles de souffrir de la maladie d’Alzheimer » et non comme déjà malades.
Diagnostiquer la maladie d’Alzheimer par une prise de sang pourrait s’avérer pertinent, car il existe désormais deux nouveaux médicaments (aducanumab et lécanemab) qui semblent capables de ralentir significativement la progression de la maladie lorsqu’elle en est à ses débuts. Mais ce faisant, nous risquons également de catégoriser comme « malades » des personnes qui ne le sont pas, et de leur proposer des traitements coûteux et potentiellement risqués, sans garantie qu’ils en bénéficieront. Quel dilemme !
La bonne nouvelle
Comment sauver au mieux une personne qui se noie
En plus d’un appel au 911, la respiration artificielle doit être administrée immédiatement à toute personne trouvée inconsciente dans l’eau, à condition que cela ne mette pas en danger le secouriste. Cette nouvelle recommandation, publiée conjointement dans les revues Trafic Et Pédiatrievient de deux organisations médicales majeures aux États-Unis, l’American Heart Association et l’American Academy of Pediatrics, qui ont réexaminé toute la littérature scientifique sur ce sujet. Le massage cardiaque doit débuter dès que la personne noyée est remontée dans un bateau ou ramenée à terre.
En 2023, la Société de sauvetage du Québec a enregistré près de 90 noyades. Au Québec, comme ailleurs dans le monde, la noyade est l’une des principales causes de mortalité accidentelle chez les enfants.
Les données
19%
Il s’agit de l’augmentation annuelle moyenne du nombre de substances identifiées de 2019 à 2023, selon la récente édition de L’observateur des médecines émergentesune publication fédérale. Il contient tous les médicaments qui ont démontré lors d’essais cliniques qu’ils sont meilleurs que les traitements existants, ou basés sur un nouveau mode d’action, et qui sont considérés comme émergents par la FDA américaine, par l’Agence européenne du médicament ou par Santé Canada. Sur les quelque 12 000 nouvelles substances identifiées en 2023, 1 671 étaient en essais cliniques de phase 3 et 234 avaient fait l’objet d’une demande d’autorisation aux États-Unis, en Europe ou au Canada. Parmi les médicaments en attente d’autorisation, 20 % sont destinés au traitement des cancers.
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