
Et si le Pinot Noir et le Meunier, les deux cépages noirs qui dominent les champagnes, connaissaient un regain de popularité ? Et si produire des cuvées « blanc de noirs » – des blancs pétillants issus de raisins à peau noire – devenait une tendance ? La question paraîtra incongrue aux amateurs de Chardonnay, troisième cépage doré et flamboyant qui exprime le mieux les sous-sols crayeux de la Champagne.
Il est également vrai que la grande majorité des bouteilles de champagne consommées dans le monde sont des assemblages des trois cépages, ou rosés. Il est vrai aussi que le champagne était autrefois réputé pour son blanc de blancs, produit uniquement à partir de Chardonnay. “Le champagne est un vin blanc, souvent caractérisé par la finesse et la légèreté associées au chardonnay”, explique Brigitte Batonnet, documentaliste et gardienne de la mémoire du Comité Champagne. “Parler de blanc de noirs pourrait prêter à confusion.” C’est pourquoi, pendant des décennies, les raisins noirs ont été principalement utilisés pour l’assemblage et l’élaboration des rosés. Mais cela change. “Il y a eu un engouement ces derniers temps pour le blanc de noirs, et l’offre s’est multipliée”, explique Guillaume Roffiaen, maître de chai chez Nicolas Feuillatte, la plus grande coopérative de la région, qui regroupe 5.000 vignerons, soit un tiers des effectifs champenois.
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