Il n’y aura pas de facile, comme l’a dit Claude “Piton” Ruel. Cela est vrai dans le hockey comme en politique. Pierre Poilievre, à qui les enquêtes des 18 derniers mois semblaient garantir la majorité la plus forte depuis Brian Mulroney en 1984, voit son aura pâle devant Mark Carney.
Les sondages fédéraux les plus récents ont tous mesuré une augmentation fulgurante du soutien au Parti libéral du Canada (PLC). À ce stade de la pré-campagne, même si les conservateurs doivent toujours être considérés comme les favoris pour remporter les prochaines élections fédérales, l’écart a été remarquablement réduit entre les deux cours de formation principaux (la liste complète des sondages fédéraux).
Mais ce qui attire le plus notre attention, ce sont les figures personnelles du chef conservateur. Parce que si la base du parti continue de voir en lui le futur Premier ministre du Canada, dans le reste de la population, les opinions à son sujet restent pour le moins.
Par exemple, le Angus Reid Institute (IAR) a demandé à son panel d’internet: “Avez-vous une opinion favorable ou défavorable sur Pierre Hairy? Au niveau du pays, 56% des personnes interrogées ont répondu dans le négatif, contre seulement 37% de Opinions positives – Une évaluation nette de -19.
Si les données ont légèrement fluctué ces derniers mois, c’est toujours le pire résultat pour Pierre Hairyvre dans la surveillance de l’IAR, car il est devenu chef du Parti conservateur du Canada (PCC), en septembre 2022.
Les divisions régionales révèlent que la majorité des répondants perçoivent M. Hairy négativement, dans des «mauvais endroits» pour les conservateurs. S’il recueille des résultats favorables dans l’Alberta (score net de +20) et la Saskatchewan (+21) – deux provinces où le PCC a déjà reflété les circonscriptions -, la situation est compliquée ailleurs dans le pays.
En Colombie-Britannique, Hairy obtient un score net tout de même intéressant de -12 (40% des opinions favorables, 52% des opinions défavorables). Cependant, de Winnipeg à l’Atlantique, c’est le massacre: -21 au Manitoba, -18 en Ontario et -35 dans les provinces de l’Atlantique.
C’est au Québec que Pierre Poilievre a enregistré son pire résultat: 66% des impressions défavorables contre seulement 24% des opinions favorables – un score net désastreux de -42!
Ces disparités régionales ne sont évidemment pas accidentelles. Pierre Poilievre jouit d’une grande popularité où les électeurs conservateurs sont concentrés. Parmi la base électorale du CPC, Pierre Hairy est populaire: 84% ont une opinion favorable sur lui, tandis que seulement 14% ont une opinion défavorable, ce qui confirme sa forte emprise sur le parti.
Cependant, en dehors des rangs conservateurs, ses chiffres plongent dans le rouge. Parmi les partisans libéraux, 88% ont une opinion défavorable, contre seulement 9% des opinions favorables.
Les néo-démocrates affichent une distribution presque identique, avec 85% des opinions défavorables et 10% des opinions favorables, tandis que les partisans du Parti vert enregistrent 80% des opinions défavorables et 15% des opinions favorables.
Il est moins catastrophique parmi les électeurs du Bloc du Québec, mais à peine plus encourageant: 19% des opinions favorables contre 77% des opinions défavorables, pour un score net de -58.
En bref, les électeurs du PCC apprécient grandement M. Hairyvre, mais le reste de la population, encore moins.
Néanmoins, si Pierre Hairy et les conservateurs ont toujours une base solide, ils pourraient faire face à un parti libéral revigoré lorsque la course de direction du PLC se termine le 9 mars.
Bien que cette résurgence libérale puisse être courte (les pics de popularité des candidats à la rubrique d’un parti ont souvent été éphémères dans le passé), le cadre narratif promu par le PCC pourrait être dérangé depuis des mois par des facteurs externes sur lesquels le parti a peu de pouvoir, en particulier de nouvelles menaces d’annexion et les guerres commerciales de la Maison Blanche.
De plus, la même enquête IAR a testé le nom du favori dans la race de leadership de l’automate, l’ancien gouverneur de la banque du Canada, Mark Carney, et le second obtient des résultats beaucoup plus favorables que M. Hairy. Au niveau du pays, 46% des répondants perçoivent positivement M. Carney, contre 37% d’impressions négatives – un score net appréciable de +9. Au Québec, son score net est de +22 et en Ontario, +13.
Notons la plus grande proportion de Canadiens qui n’ont pas d’opinion arrêtée à Mark Carney. Il sera nécessaire de voir de quel côté l’aiguille se déplacera s’il devait gagner le PLC Chiefdom le mois prochain.
L’avance du conservateur dans les intentions de vote depuis 2023 a été largement alimentée par deux groupes: les 30% à 32% des électeurs conservateurs de base qui restent inébranlables dans leur soutien et ceux qui avaient assez Justin Trudeau. Cette combinaison avait placé le PCC sur la voie d’un gouvernement hautement majoritaire jusqu’au mois dernier.
HairyVre a joué un rôle clé dans la dynamisation de cette base depuis qu’il a remporté la direction du parti en 2022. Cependant, des sondages récents suggèrent que sa capacité à étendre ce soutien reste incertaine.
La scène fédérale ne sera pas ennuyeuse ce printemps.