Ce texte rassemble les capsules contenues dans notre newsletter politique, publiée le jeudi à 17h00, vous trouverez un aperçu de quatre points sur les événements politiques de la semaine. Vous pouvez vous abonner ici.
Les courageux qui ont écouté le débat français des candidats à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC) l’ont revu: les francophones canadiens n’ont souvent que des versions fade et imprécises de ce que leurs politiciens ont à dire et à proposer.
Pour beaucoup, les enjeux de lundi ont été résumés pour être mesurés si Mark Carney-qui semble être destiné à devenir le prochain chef du PLC, et donc le prochain Premier ministre – est assez confortable en français pour faire une campagne électorale et affronter Yves-François Blanchet et Pierre Hairyvre dans un débat français. Mardi, pendant le débat en anglais, l’attention a été plus accordée au discours et à la présence politique des quatre candidats. En français, le conteneur (avec des exigences minimales). En anglais, contenu.
Dans un cas comme dans l’autre, remarque, Mark Carney ne s’est pas distingué. Son français hésitant l’a remis des autres candidats lundi: il manquait de fluidité (quand il avait donné une interview complètement correcte sur la radio-canada une semaine auparavant), la précision et la clarté. Sa réponse à une question sur la laïcité au Québec était épique: “Nos valeurs sont attaquées par les Américains”, a-t-il commencé, avant d’ajouter que “nous devons avoir des logements raisonnables”. Il a ensuite déclaré qu’il “respecte absolument la tradition de la laïcité ici au Québec – et c’est possible dans un Canada. Ce n’est pas possible aux États-Unis”. Le lien entre tout cela est encore nébuleux, trois jours plus tard.
Mark Carney était évidemment plus à l’aise mardi soir en anglais … mais pas complètement à l’aise sous le format d’un débat politique. Brain et théorique, il semble avoir du mal à expliquer ses positions en termes clairs. C’est une chose de penser en silence sur les politiques publiques, c’est une autre de savoir comment communiquer avec le célèbre “Monsieur et Madame Tout-le-Monde” qu’il devra convaincre dans la campagne électorale. À cet égard, les deux débats ne doivent pas avoir rassuré ceux qui l’entourent.
Mais peut-être que tout cela ne compte pas vraiment. L’ancien banquier doit être l’une des rares personnes au Canada qui tient à remercier Donald Trump: les menaces du président américain contre le Canada ont complètement changé la situation politique vers le pays, et cela semble ouvrir une manière royale – non seulement dans la course à la direction, mais aussi en termes des prochaines élections. On a l’impression qu’il pourrait ne pas parler du tout et qu’il inspirerait toujours la confiance dans les électeurs qui recherchent la bonne personne pour résister à Donald Trump dans ce contexte d’une grande incertitude économique.
La figure
20%
Le gouvernement de Legault réduira le nombre de certificats d’acceptation du Québec (CAQ) de 20% qu’il émettra des étudiants étrangers pour 2025-2026 qui souhaitent venir étudier au Québec (le CAQ est un passage obligatoire entre une lettre d’admission à un établissement et l’obtention du permis d’étude délivré par Ottawa). L’effet réel de la baisse de 20% des CAQ sur le nombre réel d’étudiants étrangers reste à mesurer. Les données du Québec montrent qu’environ 120 000 étudiants étrangers ont un permis d’étude dans la province, tandis que le gouvernement de Legault a émis près de 156 000 CAQ l’année dernière – certains certificats délivrés ne sont donc pas utilisés, pour diverses raisons. La réduction annoncée par le Québec signifie que le gouvernement délivrera quelque 124 000 certificats … plus que le nombre actuel d’étudiants ayant un permis d’étude. Mais il est nécessaire de lire la situation plus largement: les quotas sont imposés par le Québec en fonction du type d’établissement, et parfois selon les programmes – l’effet ne sera pas le même partout. De plus, certaines directions d’établissement ont soutenu cette semaine qu’ils avaient déjà enregistré des diminutions pour les demandes d’admission et d’enregistrement – là aussi, il serait nécessaire de prendre la mesure un peu plus tard, et en comparant les dernières années.
Le baromêtre
👍 Vers le haut
Le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a ajouté cette semaine une pierre à la construction de la réforme du droit de la famille entrepris par le Québec il y a trois ans. Après l’adoption de Bills 2 en 2022, puis 12 en 2023 et 56 l’an dernier, le ministre a déposé cette semaine le projet de loi 91, qui vise à créer un tribunal de la famille unifié à la Cour de Québec. L’idée est de «simplifier le voyage judiciaire» des familles. Actuellement, certains appels proviennent de la Chambre des jeunes, d’autres de la Cour de Québec et d’autres encore de la Cour supérieure. Le projet de loi 91 est une première étape pour tout unifier. Le Tribunal de la famille unifiée (TUF) sera en mesure de juger de ce qui concerne l’Union parentale, l’union civile et la grossesse pour d’autres, ainsi que la protection pénale et des jeunes. Quant aux mariages et aux divorces, qui relèvent de la Cour supérieure (et donc du fédéral), le Québec devra négocier avec Ottawa – comment et quand, il reste à voir. Mais déjà, soulignons une avance.
👎 Déclinant
Dans la catégorie «Bad Week in the Office», Éric Caire écrase le concours. Jusqu’à sa démission jeudi après-midi, le ministre de la Cybersécurité et le grand producteur de chemises déchirées lorsqu’il était dans l’opposition, elle s’est accrochée à son poste au milieu d’une tempête qu’il semblait considérer avec une grande occasion. Rien n’était de sa faute dans le fiasco de Saaqclic, il n’avait rien vu, on ne lui avait pas dit – il a plaidé l’ignorance comme si c’était une vertu politique. Ne pas prouver sans aucun doute que le ministre était bien conscient des problèmes entourant Saaqclic avant le lancement du service (ce qui semble être le cas, même si Éric Caire continue de le nier), les révélations de la Devoir et Quotidien Cette semaine était suffisamment sérieuse pour que le Premier ministre demande à son ministre des comptes plus spécifiques. Il a finalement décidé de démissionner (c’est la version officielle), car elle était devenue une “distraction qui a nui au gouvernement et au Premier ministre”. C’est le moins qu’il pourrait dire.