Ce n’est un secret pour personne que notre régime parlementaire de l’inspiration britannique place les chefs de parti au premier plan des campagnes électorales, tant au niveau provincial et fédéral. Certes, certains candidats locaux peuvent faire pencher les échelles de leur circonscription (pour le meilleur et pour le pire), mais les élections au Canada gagnent et se perdent généralement en fonction de la performance des principales figures des principaux partis.
C’est pourquoi l’appréciation des chefs par la population est si importante dans l’analyse des données des sondages politiques. Il s’agit de l’un des indicateurs cruciaux pris en compte à la fois par les analystes et par les stratèges des parties. Un chef qui tire son parti vers le haut peut souligner un potentiel de croissance, tandis qu’un chef mal vu ou peu apprécié peut réduire le “plafond” des soutiens de sa formation. Peu d’électeurs apportent leur soutien à un parti sans au moins comme celui ou celui qui le dirige.
Trois jours avant le déclenchement des élections fédérales, dans le contexte des tensions liées aux agressions des prix du régime Trump, il est clair que le choix des Canadiens sera entre les libéraux du nouveau chef Mark Carney et les conservateurs de Pierre Hairyvre. L’effondrement du soutien au New Democratic Party de Jagmeet Singh a certainement contribué au resserrement de cette race, indique les récents sondages.
Alors, lequel des deux chefs fait vibrer le plus les électeurs? L’enquête fédérale la plus récente de la Light House offre des données américaines par des réponses à une question simple mais révélatrice: “Avez-vous une impression favorable ou défavorable de …?” “
Le nouveau Premier ministre Carney semble profiter d’une lune de miel. L’enquête Léger lui accorde 46% de l’impression favorable à l’échelle du pays. C’est 18 points de plus que les 28% qui voient le nouveau chef libéral avec un mauvais œil. Cela lui donne un score net (impression favorable moins défavorable) assez respectable.
Mark Carney semble avoir réussi à atterrir en douceur dans l’arène politique. Au Québec, il a obtenu un score net de +21. En Ontario et en Colombie-Britannique, il a récolté +20. Les résultats de ces trois provinces sont décisifs pour l’issue d’une élection générale fédérale. Ce n’est qu’en Alberta que Mark Carney est “en rouge” avec un score net de -9, une province où, en tout cas, les libéraux fédéraux n’ont jamais eu de fondations solides ou décisives.
Le fait demeure que plus d’un quart des répondants (26%) au Canada n’ont pas parlé, en partie parce que M. Carney n’est pas encore très connu du grand public.
Ce n’est pas le cas avec Pierre Hairyvre, car une très grande proportion d’électeurs a déjà fait une idée du personnage. Seulement 12% (14% au Québec) n’ont pas statué. Mais le chef conservateur se divise davantage. À l’échelle nationale, 39% des répondants prétendent avoir une impression favorable de Pierre Hairyvre, contre 49% des tirages défavorables – un score net de -10.
Pierre Poilievre obtient un score net de -22 en Québec et -8 en Ontario. Sur la côte du Pacifique, la situation est encore plus inquiétante pour le CCP: HairyVre affiche un score de -15. En fait, les seules régions où il enregistre un résultat positif sont les prairies canadiennes – et encore une fois, ce n’est pas un support retentissant: +4 en Alberta et +4 dans le Manitoba et la Saskatchewan.
Les divisions démographiques des résultats ne jouent pas non plus en faveur du conservateur. Si les proportions d’impressions favorables des deux chefs sont similaires dans les électeurs de 18 à 34 ans et 35-54 ans, Mark Carney est perçu défavorablement par des proportions plus faibles d’électeurs dans chaque groupe d’âge.
L’avantage du chef libéral de son rival conservateur est donc clair au début de la campagne. Mais M. Carney n’a pas encore été testé par le test de campagne. Cet avantage est jusqu’à présent d’être coulé en bronze.
Dans les jeunes électeurs (18-34 ans), Carney a obtenu un score net de +13 contre -2 pour Hairyvre. Dans la tranche de 35-54 ans, Carney est à +12, tandis que Hairyvre reste à -2.
Cependant, parmi les électeurs plus âgés (55 ans et plus), l’écart s’élargit davantage. Carney est perçue favorablement par 52% des répondants et enregistre un différentiel impressionnant de +27. À l’inverse, Pierre Poilievre est perçue défavorablement par 56% des répondants, avec un mauvais score net de -22.
Enfin, par rapport aux perceptions des chefs en fonction du genre, un clivage important émerge – en particulier dans l’électricité canadienne. Mark Carney est reçu favorablement par 42% des femmes du pays, tandis que 23% d’entre elles le voient négativement. Un score net de +19.
Pour Pierre Hairyvre, la tendance est opposée: 30% des femmes ont une impression favorable du chef conservateur, contre 51% qui ont une impression défavorable. Un différentiel profondément négatif de -21.
Plusieurs sondages fédéraux publiés plus tôt cette semaine accordent désormais l’avance au Parti libéral dans les intentions de vote, un renversement spectaculaire et sans précédent dans la politique canadienne au 21e siècle. Cependant, si ces chiffres peuvent encore évoluer pendant la campagne, il est peu probable que le PCC trouve l’avance dont il appréciait à peine deux mois si les perceptions de son chef ne s’améliorent pas.
À plusieurs reprises dans la campagne électorale, les personnalités personnelles du chef ont été un indicateur précoce des intentions de vote. Nous suivrons évidemment ces tendances de près tout au long de la campagne.