Ce projet de loi est combattu par des médecins opposés au règlement de leur installation sur le territoire, prévu par le texte.
Les débats reprennent à l’Assemblée sur un projet de loi contre les “déserts médicaux”, soutenus par des élus locaux et des associations de patients, mais des combats par des médecins opposés à sa mesure phare: la réglementation de leur installation sur le territoire.
Les députés reprendront leur travail à la première lecture de ce mardi ou mercredi sur ce texte largement transpartisan – plus de 250 co-signes allant de LFI à près d’un tiers de la LR -, mais un groupe inflammable.
Lancé en 2022 par le socialiste Guillaume Garot, le groupe transpartisan a réussi début avril à faire en sorte que l’article clé réglemente l’installation de médecins sur le territoire.
Ce large vote (155 contre 85), mais avant un nombre limité de députés, rend difficile la prévision du vote final, probablement mercredi. Il dépendra beaucoup de la mobilisation à l’approche d’un week-end prolongé.
L’exécutif hostile au règlement
Avant de s’installer, les médecins libéraux ou employés devraient demander l’approbation de l’agence de santé régionale. Il aurait raison dans une zone absente des soignants, mais dans les territoires les mieux fournis, le médecin ne pouvait s’installer que lorsqu’un autre part.
Un “indicateur territorial” prenant en compte “le temps médical disponible par le patient” et “la situation démographique, de santé et socio-économique du territoire”, serait utilisée pour entourer la réglementation, qui ne concernerait que “13% du territoire” selon ses partisans.
Une «pierre angulaire de toute politique vraiment efficace», insiste le groupe transpartisan. Mais un Casus Belli pour de nombreux médecins, y compris des étudiants et des stagiaires médicaux, qui ont démontré fin avril.
“Ce n’est pas la liberté d’installation qui met en danger l’accès aux soins” mais “la pénurie structurelle de médecins (et le) manque d’attractivité du secteur libéral”, selon un communiqué du syndicat des jeunes médecins lundi.
À l’inverse, plus de 1 500 élus locaux ont appelé dimanche dans la galerie pour voter le texte avant la «forte attente» de leurs citoyens.
Le groupe transpartisan fait valoir que la réglementation et l’augmentation du nombre de médecins doivent aller ensemble. Tout comme les autres articles qu’ils défendront cette semaine: en particulier pour supprimer l’augmentation du billet modérateur en l’absence d’un médecin ou restaurer l’obligation de participer à la permanence des soins.
En cas d’adoption à l’Assemblée, le texte devra poursuivre sa navette au Sénat en trouvant un espace dans le calendrier, probablement depuis l’automne.
Et sans le soutien de l’exécutif, hostile à la réglementation. Il a présenté son propre plan, dont la mesure phare annoncée par le Premier ministre François Bayrou serait d’imposer aux praticiens jusqu’à deux jours par mois de consultations dans des domaines prioritaires.