
C’est une controverse dont seuls les politiciens français pourraient créer une puanteur. Depuis la publication du samedi 10 mai d’un article dans French Weekly Le magazine Figaro Déférant une intention supposée par le parti vert (à gauche) – appelé «Khmers verts» – pour interdire Comté, toute la droite française a exprimé son indignation et s’est ralliée pour défendre la production de ce fromage, l’une des plus consommées en France.
Du candidat à la présidence du parti conservateur de Les Républicains, Laurent Wauquie, au ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, de nombreux dirigeants ont exprimé leur soutien sous le hashtag # touchepasaucomté (# HandsOffComé), a fait écho même par le préfet de Jura, la région orientale où Comté est fait.
En réalité, Le magazine Figaro Blamed les Verts pour les commentaires faits par le naturaliste Pierre Rigaux dans un segment radio de l’émission “La Terre Au Carré” (“Earth Squared”) diffusée sur la station de radio publique France Inter le 24 avril. L’activiste environnemental a remis en question l’intérêt de continuer à consommer le fromage de Jura malgré les problèmes environnementaux causés par la forte concentration du bétail autour des Rives de la région. Il a également soulevé la question de l’exploitation des animaux causée par cette industrie. Sa position était personnelle et à aucun moment, Rigaux n’a parlé d’une interdiction.
Alors que le segment radio a reçu une attention limitée, l’article du magazine a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Pour corriger les malentendus causés ces derniers jours par le titre du magazine, le chef des Verts, Marine Tondelier, a publié une déclaration le 12 mai: “Les Verts n’ont jamais demandé à cesser de manger [comté]Sans parler de l’interdire “, a déclaré Tondelier.” Les Verts soutiennent l’industrie du comté. C’est parce que nous aimons ce fromage, un joyau de notre héritage et un pilier de l’économie régionale, que nous voulons qu’il reste synonyme de qualité – pour nos papilles gustatives ainsi que pour nos rivières. “
La lente suffocation de plusieurs rivières
Comté est le sixième fromage le plus consommé en France en volume, selon les données de 2023 de France Agrimer (derrière Emimental, Camembert, Mozzarella, Racette Cheese et Coulommiers). Au cours de quelques décennies, la production de Comté a doublé à près de 70 000 tonnes métriques par an, bien qu’elle ait légèrement diminué ces dernières années.
L’augmentation de la production de Comté a coïncidé avec la lente étouffement de plusieurs rivières dans la région de la franchise-comté, y compris le Loue, connu des pêcheurs pour sa célèbre truite et sa grayling, et maintenant plus tristement pour ses décès de poissons réguliers. Le groupe Sos Loue et Rivières comtois avertissent depuis des années de l’eutrophisation des voies navigables, qui souffrent de concentrations excessives d’azote et de phosphore. L’industrie Comté est responsable de cette pollution en raison de la gestion des effluents du bétail, de la propagation des engrais sur les prairies, de l’utilisation de la suspension – qui est plus liquide que le fumier – et certaines mauvaises pratiques de création de fromage.
Cependant, Sos Loue a déclaré: “La crise écologique face à la Loue ne peut pas être réduite à l’industrie du fromage seule.” D’autres facteurs sont en jeu: les usines de traitement dépassées, les décharges domestiques et industrielles, l’impact du traitement du bois, ou même la sécheresse ont également contribué à la dégradation de l’environnement. Du côté de l’industrie Comté, l’accent est mis sur un ensemble renforcé de spécifications ces dernières années. De plus, le pouvoir judiciaire a ordonné à plusieurs usines de fromages de se conformer aux réglementations sur les installations classifiées.
Par coïncidence, cette agitation autour de Comté survient alors que le comité des affaires économiques de l’Assemblée Nationale débat d’un projet de loi visant à soulever des contraintes sur les agriculteurs, depuis 13 mai. Un article affecte particulièrement l’agriculture du bétail et propose d’augmenter les seuils pour les installations classifiées. “Alors que le pâturage diminue considérablement dans presque tous les secteurs, Comté est l’un des derniers à maintenir une obligation de pâturage dans ses spécifications”, a expliqué Agathe Gignoux de la compassion du groupe dans l’agriculture mondiale. “En démêlant les normes sur les secteurs du bétail, les législateurs risquent de mettre les secteurs qui ont encore des pratiques approfondies en concurrence et de les faire dériver.”
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L’une des questions concerne également le volume. Pour s’assurer que le Comté reste un produit savoureux qui ne nuit pas à l’environnement, la question de la quantité consommée se pose. “D’une manière générale, et cela s’applique à tous les fromages, nous devrions manger moins pour profiter de meilleure qualité”, a défendu Agathe Gignoux.