
Les spécialistes de l’aide humanitaire l’avaient prévu: le nouveau système de distribution d’aide alimentaire revendiquée par Israël, annoncé le 5 mai et a lancé Chaotic mardi Le 27 mai, était aussi inefficace que déshumanisant, tandis que l’État hébreu a imposé un blocage total sur la bande de Gaza pendant plus de deux mois, du 2 mars au 19 mai, alors que quelques camions seulement ont pu entrer dans l’enclave. Le plan a été élaboré par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), une organisation spécialement créée en janvier en Suisse sous l’égide des États-Unis et d’Israël pour repenser la livraison de nourriture à Gaza. Les autorités israéliennes considèrent que l’aide envoyée par des organisations humanitaires internationales est systématiquement détournée par le Hamas. Les convois humanitaires ont été régulièrement attaqués dans l’enclave ces derniers mois par des pillards armés, parfois sous le regard des soldats israéliens.
L’armée israélienne a présenté mardi une vidéo aérienne du développement d’un site, dans le coin le plus reculé de la bande de Gaza, à Rafah, non loin de la frontière égyptienne, dans un endroit entièrement sous son contrôle. Il s’appelait “SDS1”, pour le site de distribution sécurisé numéro 1. Le diagramme est similaire à un triangle: premier côté, le chemin d’accès. Il est collecté par des barrières élevées, en entourant les Palestiniens dans cinq files d’attente et en les bloquant par des portes métalliques. Deuxième côté, la zone de distribution. Il est bordé par des tables où des forfaits alimentaires sont placés. Derrière, des clôtures épaisses remplies de sable vous permettent de loger les hommes armés de la société de sécurité américaine Safe Reach Solutions, responsable du maintien du site. Troisième côté, le chemin de sortie. Le tout, au milieu de terres agricoles ravagées et de ruines, rappelant qu’il y avait ici une ville, des cultures, un territoire dont la dépendance alimentaire a été méthodiquement organisée par le pouvoir israélien, selon l’historien français et anthropologue (CNR), Stéphanie Latte Abdallah.
Vous avez 70,09% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.