La transformation numérique mondiale, accélérée par le développement rapide de l’intelligence artificielle (IA), pose d’importants défis environnementaux. Selon la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les pays en développement sont les plus touchés. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, met en garde contre les risques d’un développement numérique non réglementé.
Les centres de données, indispensables au fonctionnement des technologies numériques, consomment d’énormes quantités d’électricité et d’eau. De plus, l’extraction de matières premières pour les appareils numériques épuise les ressources naturelles, ce qui aggrave les problèmes environnementaux.
Les émissions de gaz à effet de serre
Les géants de la technologie comme Google et Microsoft, bien qu’engagés dans des politiques de neutralité carbone, voient leurs émissions de gaz à effet de serre augmenter. Google a récemment signalé une augmentation de 48 % de ses émissions par rapport à 2020, tandis que Microsoft a noté une augmentation de 29 %.
L’essor de l’IA générative pousse ces entreprises à investir massivement, avec un engagement prévu de 1 000 milliards de dollars dans les infrastructures et les centres de données au cours des prochaines années. Malgré ces investissements, les résultats concrets en matière de durabilité restent limités.
Consommation d’énergie et ressources minérales
La consommation électrique des centres de données a atteint 460 térawattheures en 2022 et pourrait doubler d’ici 2026. En Irlande, cette consommation a quadruplé depuis 2015, représentant 18% de l’électricité nationale en 2022, avec une projection de 28% d’ici 2031.
L’extraction de minéraux nécessaires à la fabrication de composants électroniques, comme le lithium et le cobalt, devrait augmenter de 500 % d’ici 2050. La fabrication d’un simple ordinateur nécessite environ 800 kg de matières premières, ce qui illustre l’énorme demande en ressources.
Les défis de la crypto-monnaie
L’énergie nécessaire pour miner le Bitcoin, la cryptomonnaie la plus utilisée, a augmenté de 34 % entre 2015 et 2023. La consommation annuelle de 121 térawattheures dépasse celle de pays comme la Belgique ou la Finlande, ce qui représente une charge énergétique importante.
Shamika Sirimanne, de la CNUCED, souligne la nécessité d’ouvrir un débat sur l’utilisation responsable de l’IA avant qu’il ne soit trop tard. La numérisation, tout en étant un moteur de croissance économique, doit être durable et inclusive.
La situation actuelle exige des politiques robustes pour assurer une croissance numérique durable et équitable, minimisant ainsi les impacts environnementaux tout en favorisant l’innovation et le développement technologique.