Pour clôturer le festival le samedi soir 13 juillet, il y eut d’abord le chant sur le fil de Marion Rampal et la soul tropicale de David Walters, “l’âme de ma maisonil a dit, les Caraïbes“L’artiste aux rythmes insulaires qui finissent par faire sursauter les jardins de Longchamp a vécu un temps à Marseille, qu’il salue”avoir résisté” lors des dernières élections.
Puis, à 23 heures, place au Marseille Jazz des Cinq Continents qui poursuit son voyage des Antilles à La Havane. Le pianiste cubain, au chic classique, en costume trois pièces couleur crème et chapeau Borsalino noir, est passé maître dans l’art du divertissement à la cubaine. Son dernier album Le grand plaisir est un hommage à la musique traditionnelle de son île mais sans imiter le Buena Vista Social Club, avec lequel il a appris son métier.
Mélange de jazz, salsa, mambo, rumba, boléro
Accompagné de sept musiciens, mélangeant les générations, les plus jeunes arborant diamants et croix aux oreilles, il a immédiatement fait danser le public de Longchamp, avec son mélange de jazz, salsa, mambo, rumba, boléro, comme on l’entendait à Paris dans les années 30 au cabaret montmartrois, la Cabane Cubaine.
Des rythmes sans grande surprise mais menés en douceur par des musiciens que le maestro, dont les mains parcourent le piano avec une facilité déconcertante, ne manque jamais de présenter, du saxophoniste Jimmy Jenks au trompettiste Yuri Hernandez et au percussionniste Andres Coayo.
Voyage dans ses souvenirs
Un saut dans le temps et au-delà des océans, le concert de Roberto Fonseca est aussi un voyage à travers ses souvenirs. En français, il raconte, avant sa chanson Oscar, arrête s’il te plaîtles deux fois où il a pensé à arrêter le piano : “le jour où il a vu Oscar Peterson sur scène, la deuxième fois c’était Glenn Gould“.
Il reprend également son titre Mercedes dédié à sa mère qui l’a soutenu dans son projet de devenir musicien, même si l’un de ses professeurs ne croyait pas en lui. Un moment unique et mystique, cette chanson afro-cubaine Orsini, dédiée à Yemaya, la déesse de la mer, donnée autour d’une table faisant office de percussion. Puis, la machine à danser dans “les jardins de La Havane” s’est remise en marche jusqu’à minuit trente.Certes moi à Marseille, mais moi respectant le timing“, sourit Roberto Fonseca avant de retirer son chapeau pour saluer la foule.