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Une nouvelle étude réalisée au Québec et en Ontario démontre que les urgentologues prescrivent beaucoup trop d’opioïdes aux personnes qui sortent de l’urgence avec une douleur aiguë par rapport aux doses qu’elles estiment devoir prendre pour obtenir un soulagement. Dans une étude rétrospective menée auprès de 2 200 patients ayant reçu de telles prescriptions, les chercheurs ont observé que la quasi-totalité d’entre eux étaient allés chercher leurs médicaments à la pharmacie. Deux semaines plus tard, près de 90 % d’entre eux ne prenaient plus d’opioïdes, estimant qu’ils n’en avaient plus besoin pour soulager leur douleur. Résultat : les deux tiers de la quantité d’opioïdes délivrée à la pharmacie n’avaient pas été utilisés. C’est énorme!
Même si seulement 4 % des opioïdes sont prescrits aux urgences, cela pose problème. On sait qu’environ la moitié des personnes dépendantes aux opioïdes ont d’abord utilisé ces puissants analgésiques à la suite d’une prescription médicale légitime, et dans un cas sur cinq, cette prescription a été rédigée aux urgences. Il serait donc dans notre intérêt de mieux évaluer les besoins pour éviter d’avoir des doses excédentaires qui traînent dans les placards et qui deviennent ainsi potentiellement accessibles à un usage abusif, notent les chercheurs dans leur article publié dans la revue Journal de l’Association médicale canadienneNous savons également qu’environ la moitié des personnes souffrant d’un usage problématique de drogues parviennent à se les procurer auprès de leurs proches ou de leurs connaissances.
Les médecins urgentistes prescrivent principalement des opioïdes (morphine, oxycodone, hydromorphone, codéine et tramadol) pour soulager les calculs rénaux, une affection extrêmement douloureuse, et pour les fractures, qui peuvent également être très douloureuses. Pour minimiser les surdoses, la dose devrait être celle qui soulage environ 80 % des patients, estiment les chercheurs, et devrait être administrée en doses fractionnées par les pharmaciens, en commençant par trois jours ou une semaine, puis pendant une semaine supplémentaire si le patient ressent le besoin de poursuivre le traitement. Les chercheurs ont estimé que pendant la première semaine, cela équivaudrait à quatre comprimés de 5 milligrammes de morphine pour les personnes souffrant de calculs rénaux ou de douleurs abdominales, et à 12 comprimés pour celles souffrant de fractures ou d’autres douleurs musculo-squelettiques.
Jargon
Syndrome de vomissements cycliques
Environ 2 % de la population adulte souffre de ce syndrome, qui se caractérise, comme son nom l’indique, par des crises répétées qui durent de quelques heures à quelques jours, au cours desquelles la personne concernée vomit de manière répétée. Les crises semblent être déclenchées par de multiples facteurs, dont le stress, la fatigue, les changements hormonaux ou les aliments, sans qu’il s’agisse d’une forme d’allergie. Cette pathologie encore mal comprise est considérée par certains spécialistes comme une sorte de « migraine gastrique », dont on pensait jusqu’à récemment qu’elle était plus fréquente chez l’enfant. L’Association américaine de gastroentérologie vient de publier de nouvelles directives pour le traitement de ce syndrome, qui chez l’adulte est souvent confondu par les médecins avec une intoxication alimentaire ou d’autres problèmes gastro-intestinaux.
Les données
De 0,24 à 1,35 kg
Des chercheurs de Harvard ont estimé la prise de poids associée à la prise d’antidépresseurs à partir de données recueillies auprès de près de 200 000 Américains ayant débuté un traitement avec l’une des huit molécules les plus prescrites. Selon leur étude, l’une des premières du genre, les différences entre traitements sont assez limitées, mais elles pourraient être prises en compte au moment de choisir un antidépresseur pour une personne pour qui le poids est un enjeu majeur. Le bupropion était la molécule qui provoquait la plus faible prise de poids, avec un excès moyen de 240 g attribué au médicament après un an dans le groupe d’étude, tandis que l’escitalopram provoquait la plus grande prise de poids, soit 1,35 kg. Entre les deux, par ordre croissant de poids dû au traitement, on retrouve la fluoxétine et la sertraline, le citalopram, la venlafaxine, la duloxétine et la paroxétine.
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