La coqueluche circule à nouveau dans tout le pays. Depuis le début de l’année, 28 personnes, en majorité des bébés, sont mortes du virus. En l’absence de traitement efficace, les médecins du CHU de Nantes soulignent l’importance de la vaccination des femmes enceintes.
A l’entrée de la maternité du CHU de Nantes, le gel hydroalcoolique et la boîte de masques sont de retour. Et l’affiche installée est claire : “le port du masque est obligatoire, servez-vous”.
Car l’épidémie de coqueluche est de retour. Depuis le début de l’année, en France, vingt-huit personnes, majoritairement des bébés, sont mortes à cause du virus. Car si la maladie peut toucher n’importe quelle tranche d’âge, elle peut provoquer des infections graves chez les très jeunes enfants.
Aux urgences du CHU de Nantes, plusieurs cas de coqueluche ont été détectés ces dernières semaines, notamment chez de jeunes enfants, qui ont dû être hospitalisés dans le service pédiatrique.
Un constat inquiétant partagé par Christèle Gras-Le Guen, chef du service des urgences et de pédiatrie générale du CHU de Nantes.
“Sur observation une augmentation qui touche particulièrement les tout-petits, les enfants de moins de deux ans, bien qu’il existe également des cas chez les enfants plus âgés. Mais les formes sévères sont vraiment présentes dans cette population les tout-petits, en particulier ceux de moins de trois mois « qui ne bénéficient pas d’une protection vaccinale. »
Le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint
La maladie est cyclique. La dernière épidémie de coqueluche remonte à 2018.
Cette année 2024, les premières alertes ont commencé en janvier. Mais ces dernières semaines, les cas ont à nouveau augmenté.Le pic de l’épidémie n’est peut-être pas encore atteint, comme le souligne le pédiatre. « Pour le moment, nous ne sommes pas sûrs d’être toujours au sommet. de l’épidémie, qui exige la plus grande vigilance. Il est nécessaire mettre en œuvre des moyens de prévention pour arrêter la propagation de l’épidémie.
Parmi les mesures de protection les plus fiables figure la vaccination des femmes enceintes.
Car ce virus, potentiellement mortel pour les nourrissons, provoque de violentes quintes de toux pendant au moins six semaines.
« La vaccination n’est pas possible avant le deuxième mois de vie, car le système immunitaire du bébé ne réagit pas. Et donc pendant ces deux premiers mois, le bébé n’est pas capable de se défendre contre ce microbe. Et c’est là que surviennent les formes les plus graves de la maladie, parfois même mortelles. »
C’est la vaccination au cours du troisième trimestre de la grossesse qui assure une meilleure protection au bébé et à sa mère.
Christèle Gras-Le GuenChef du service des urgences et de la pédiatrie générale du CHU de Nantes
Christèle Gras-Le Guen insiste, lucidement : « Nous ne sommes pas un pays où la vaccination est « naturelle », surtout pendant la grossesse, donc cette recommandation de vaccination au cours du troisième trimestre de grossesse est assez récente, elle date de 2022, donc probablement que beaucoup de femmes enceintes n’ont pas été informées. »
Il n’existe aucun effet secondaire connu ou signalé de la vaccination pendant la grossesse. Elle est très efficace pour protéger les bébés
Christèle Gras-Le GuenChef du service des urgences et de la pédiatrie générale du CHU de Nantes
Dans les services concernés du CHU de Nantes, le port du masque est à nouveau obligatoire pour limiter la circulation du virus depuis fin juillet.
Le nombre de visiteurs a également été restreint pour éviter la contamination.
Une disposition pas toujours bien accueillie par la patiente mais surtout bien comprise par les familles. C’est le cas de Cassandre Agaesse et de son mari, heureux parents d’une petite Adess, née le 6 août. Dans leur chambre à la maternité, ils logent en trio. Pas de visites autorisées pour les grands-parents ou les oncles et tantes par exemple. Un moment privilégié qu’ils ne dédaignent pas.
« C’est comme ça et nous le comprenons. Et puis le séjour à la maternité, si tout se passe bien, ne dure pas longtemps. Dans 2-3 jours, nous sortirons et pourrons présenter notre fille à nos proches », explique la jeune maman.
Cassandre est d’autant plus sereine qu’elle a été vaccinée contre la coqueluche pendant sa grossesse. Adess peut donc dormir tranquille. Elle est protégée. En se faisant vacciner, sa mère lui a transmis ses anticorps.
Je ne connaissais même pas le vaccin contre la coqueluche, mais lorsque j’étais enceinte, mon médecin m’a conseillé de me le faire vacciner pour protéger mon bébé et moi-même. Nous nous sommes donc lancés dans l’aventure.
Cassandra AgaesseLa mère d’Adess, 2 jours
Enfin, les soignants sont également encouragés à se faire vacciner. Surtout si leur dernière vaccination contre la coqueluche remonte à plus de cinq ans. Ils risquent d’être moins bien protégés et moins bien protégés.
La santé au travail s’est organisée pour pouvoir adresser des rappels à tous les professionnels de la santé qui ont eu leurs rappels il y a plus de cinq ans.
Christèle Gras-Le GuenChef du service des urgences et de la pédiatrie générale du CHU de Nantes
Vacciner et se faire vacciner et penser à protéger les personnes vulnérables, c’est le maître mot au CHU de Nantes en ce mois d’août.
Et le pédiatre a rappelé : « Qu’il s’agisse d’une naissance en plein mois de juillet, ou en pleine épidémie de bronchiolite en hiver, il faut être prudent avec les petits, les éloigner des microbes, des grandes réunions de famille, des endroits où il y a beaucoup de monde. »
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