Victor Wembanyama, Evan Fournier, Nando De Colo… Plusieurs joueurs de l’équipe de France livrent leur sentiment après la victoire contre l’Allemagne, jeudi, à Bercy.
Envoyé spécial à Bercy
Victor Wembanyama (intérieur des Blues, d’après Victoire 73-69 contre l’Allemagne ) : « Nous avons la possibilité d’écrire l’histoire. C’est l’opportunité d’une vie. L’émotion ? C’était incroyable. Un moment incroyable. Les supporters… C’est difficile de ne pas avoir envie de pleurer. Des changements ? Nous avons trouvé une manière d’utiliser nos outils, en évitant les erreurs, c’est normal qu’une équipe traverse ce genre de difficultés. De la maladresse ? Je continue à tirer. Dans un tournoi comme celui-ci, on n’a pas beaucoup de temps pour s’entraîner. Mais mon tir est toujours là dans les grands moments. La défense et l’effort ? La sélection nationale le fait ressortir de tout le monde. On voit à quel point nous avons été intenses lors des derniers matchs. C’est quelque chose que nous ressentons tous. Nous aimons notre maillot, notre pays. Nous voulons tout donner. Les intentions étaient là, mais peut-être que nous ne le faisions pas de la bonne manière. Je suis sûr que perdre contre l’Allemagne en phase de poules nous a aidés à gagner. » (…) Ils ont imposé le duel physique pendant les 7 minutes, puis nous avons imposé le nôtre et c’était la clé. Ils ont marqué 8 points dans le deuxième quart-temps. Si on met ces équipes à 8 points par quart-temps, on gagne tout.”
Nando De Colo (arrière de l’équipe de France) : “On a gardé le cap. On savait que la préparation n’était pas facile et qu’il fallait surtout se préparer pour les quarts de finale, c’est là que le basculement olympique peut se produire et c’est arrivé. On s’est recentré sur nous-mêmes, on n’a rien lâché, les 12 joueurs et le staff, on a essayé de se concentrer sur ce qui allait arriver, étape par étape, et on est en finale, c’est super. Défensivement, on sait qu’on a de très fortes capacités. Dès qu’on est soudés, ensemble sur toutes les rotations, c’est encore plus incroyable, on les a fatigués et ça s’est vu dans les dernières minutes. Maintenant, il faudra faire de notre mieux en finale. Finale ? On est toujours les outsiders mais on va faire de notre mieux pour inquiéter au maximum notre adversaire et essayer d’aller chercher la médaille d’or. (…) Fin ? Jusqu’à présent, je ne voulais pas parler de mon cas personnel, mais pour finir là-dessus, c’est incroyable. Il faut prendre du plaisir mais rester concentrés car il y a encore de belles choses à faire.”
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Je me souviens quand j’avais 13-14 ans, dans ma chambre, j’ai commencé à jouer au basket et je rêvais de ce moment, de jouer une finale olympique, de le faire à la maison et nous y sommes.
Rudy Gobert
Rudy Gobert (centre de l’équipe de France) : « C’est un rêve. Je me souviens que lorsque j’avais 13-14 ans, dans ma chambre, j’ai commencé à jouer au basket et je rêvais de ce moment, de jouer une finale olympique, de le faire à la maison et nous voilà. Tout le travail du groupe, du staff, d’avoir su surmonter les tempêtes, d’apprendre de ces tempêtes, cela nous amène là où nous en sommes aujourd’hui. La demi-finale ? Ils ont fait un super début de match, on a mis quelques minutes à rentrer dedans et ensuite, notre défense nous a ramené au score, et quand la défense était en place, elle y est restée. Et on a su prendre le contrôle du match petit à petit. C’est une équipe de champions donc ils n’ont pas lâché. Ils sont revenus à la fin mais on s’est accroché. Enterrés trop tôt ? Toute l’adversité que nous avons traversée ces dernières semaines, avec comme point d’orgue la défaite contre l’Allemagne, nous a mis face à nous-mêmes. Quand cela arrive, il y a deux choix : on s’effondre ou on se rassemble et on s’en sert pour devenir plus forts. »
Andrew Albicy (leader de l’équipe de France) : « Je suis tellement content, fier des gars… Je suis un peu émotif. On ne voulait pas quitter le terrain, on voulait profiter de ce moment, il y avait beaucoup de doutes sur notre équipe et pourtant, on l’a fait, on a fait un vrai boulot. Il y a eu un vrai changement en quart de finale. On n’a jamais douté de nous et on a eu raison. L’émotion ? C’est plus parce que c’est la fin pour moi. Ce sont mes derniers JO. Finir en beauté était important pour moi. Les clés de la victoire ? Comme le quart de finale contre le Canada, beaucoup d’énergie, d’intensité. Défensivement, on a été très bons, très forts, on leur a fait perdre leur jeu et on voulait arrêter Wagner et Schröder. Isaïa ? Et si on pensait qu’il pouvait faire ça ? Oui, il faut juste le laisser jouer (rires). On sait ce qu’il apporte, on le voit chaque saison en Euroligue. Chaque joueur a eu du mal à rentrer dans un rôle dans l’équipe, mais une fois qu’on a trouvé notre place, c’est comme ça que ça s’est passé. Gagner à 70 ans ? J’ai toujours dit que la défense permettait de gagner des titres, ça ne me surprend pas. L’impact de Gerschon et Mathias ? Cela vous surprend vraiment ? Je les vois déchirer tout le monde à l’intérieur chaque saison. Aucune surprise.”
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Depuis notre arrivée à Paris, il s’est passé quelque chose, et on montre nos couilles.
Evan Fournier
Evan Fournier (arrière de l’équipe de France) : “On a mal commencé mais on s’est adapté à ce qu’ils proposaient et petit à petit, ça a creusé l’écart. Le cœur ? Ce groupe est né en 2019. C’était notre marque de fabrique. Le nombre de gros matches qu’on a joué avec cette équipe… Depuis qu’on est arrivés à Paris, il s’est passé quelque chose, et on a montré nos couilles. Isaïa ? Il prend confiance. J’avoue, je ne l’ai jamais vu jouer comme ça. C’est un mec qui bosse. Je suis fier de lui, vraiment content, c’est un mec génial. Il mérite tout ce qu’il a. L’ambiance ? Les places gratuites (en VIP), c’est honteux, mais les Français qui sont là font un travail exceptionnel, merci à eux. (…) Ce qui est important, c’est que ça montre que l’année dernière c’était une erreur, on s’est trompé. Le fait de répondre, c’est la preuve que ce qu’on disait n’était pas de la merde. Collet ? Son rôle est prépondérant. Il nous donne des masterclass depuis deux matches. (…) On était tellement euphoriques, on avait envie de se régaler avec les supporters.”
Isaïa Cordinier (arrière de l’équipe de France) : « Une finale olympique ? C’est unique ! Honnêtement, pas grand monde n’a cru en nous, après la préparation et la phase de poules, mais on est resté confiant, on savait qui on était, on s’est retrouvé en quart de finale, on a appuyé sur la même chose en demi-finale et putain, on l’a fait ! On n’est pas fini, il reste un match, une finale, à la maison, devant nos familles et le public français. On va tout donner jusqu’au bout. Le tournoi d’une vie ? En vérité, c’est mon premier vrai tournoi, où j’ai été pris d’entrée de jeu. L’année dernière, j’avais remplacé un joueur blessé. C’est spécial pour moi de prendre la relève de mon père qui a fait les JO d’Atlanta. Ça a toujours été un objectif de faire les JO de Paris, je reste fidèle à moi-même et c’est payant aujourd’hui. Mais c’est surtout une victoire d’équipe quand même. Une montagne en finale ? On s’en fout. Si on reste les voyous qu’on est, on est les seuls à pouvoir s’arrêter. Public ? Incroyable, unique… On ne reverra plus jamais ça de notre vie, je pense. C’est une raison de plus pour tout déchirer samedi. Les changements ? Après la phase de poules, on a parlé avec le groupe, on s’est dit des choses, avec les joueurs, le staff, on s’est donné une direction commune. On s’est rappelé qui on était et ça porte ses fruits.”
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