Plus transmissible et plus mortelle que le virus qui a touché la communauté gay en France durant l’été 2022, une nouvelle souche de mpox circulant en Afrique alarme l’agence sanitaire de l’Union africaine et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La République démocratique du Congo (RDC) est le pays le plus touché, avec plus de 14 000 cas et 511 décès, soit un taux de létalité d’environ 3%. Face à la propagation en Afrique d’une nouvelle souche de mpox plus mortelle et plus transmissible que les précédentes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi 7 août la convocation d’un comité d’urgence, tandis que l’agence sanitaire de l’Union africaine Africa CDC (Africa Centers for Disease Control and Prevention) a annoncé jeudi qu’elle allait “probablement” déclarer la semaine prochaine « une urgence de santé publique ».
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La MPOX, autrefois appelée variole du singe, avait été découverte pour la première fois chez l’homme en 1970 dans l’actuelle RDC. Les patients étaient généralement contaminés par des animaux infectés, avec une propagation limitée aux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. En 2022, une épidémie mondiale s’était propagée dans une centaine de pays où la maladie n’était pas endémique, dont la France. Le virus, transmis principalement lors des rapports sexuels, avait surtout touché les hommes homosexuels et bisexuels. Le lancement rapide d’une campagne de vaccination avait permis de contenir en quelques mois l’épidémie, qui avait causé quelque 140 décès sur environ 90 000 cas, pour un taux de létalité estimé à 0,2 %. Après avoir décrété l’alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde, l’OMS l’avait levée en mai 2023.
Nouvelle souche de mpox
En septembre dernier, une nouvelle souche de mpox a été détectée en RDC et baptisée « Clade Ib », puis signalée dans plusieurs pays voisins. La « Clade Ib » provoque des éruptions cutanées sur tout le corps, alors que les souches précédentes se caractérisaient par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales. Elle est également plus mortelle et plus transmissible que les précédentes et se transmet d’une personne à l’autre. Au moins 16 pays du continent ont déjà enregistré des cas de mpox, rapporte le CDC Afrique, avec 887 cas et cinq décès enregistrés la semaine dernière. « Les enfants de moins de 15 ans représentent 85 % des décès, souvent dus à des surinfections bactériennes et non à la maladie elle-même. »précise Le mondeDerrière la RDC, le Kenya, le Burundi, le Rwanda et la Côte d’Ivoire figurent parmi les pays touchés.
Le 27 juin, les autorités de la RDC ont annoncé avoir approuvé l’utilisation de deux vaccins pour tenter de lutter contre l’épidémie. Il s’agit des LC16, produit par le laboratoire japonais KM Biologics, et Jynneos, développé par le laboratoire danois Les vaccins nordiques bavarois et administrés notamment en France lors de l’épidémie de 2022 (avec Imvanex, du même fabricant). On ne connaît pas encore précisément leur efficacité contre la nouvelle souche du virus.
La déclaration d’une « urgence de santé publique » serait une première pour le CDC Afrique « depuis que ce mandat nous a été confié en 2023 »Son directeur, Jean Kaseya, a déclaré à la presse qu’il permettrait notamment de débloquer des fonds et de développer une réponse continentale. Son annonce intervient au lendemain de la convocation par le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, d’une réunion “dès que possible” du comité d’urgence pour évaluer si, « Compte tenu de la propagation du virus MPOX en dehors de la RDC et de la possibilité d’une propagation internationale supplémentaire à l’intérieur et à l’extérieur de l’Afrique »il faut décréter “« une urgence de santé publique de portée internationale », est l’alerte la plus élevée que l’OMS puisse émettre.
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