DDonald Trump et son équipe comprennent-ils les paroles des chansons qu’ils choisissent pour accompagner leurs meetings et autres clips de campagne ? C’est la question que l’on peut se poser avec une nouvelle vidéo partagée sur le réseau social du milliardaire, Truthsocial, et illustrée par un titre de Woodkid. Et pas n’importe quelle chanson : “Run Boy Run”, que l’artiste français lui-même décrit comme son “hymne LGBT+”.
« Cours, garçon, cours est un hymne LGBT+ écrit par moi-même, un musicien LGBT+ et fier de l’être. Quelle ironie ! écriten anglais, le musicien sur X (anciennement Twitter).
Cette chanson illustre en fait un clip de campagne de près de deux minutes glorifiant Donald Trump, dans lequel figurent des images de militants anti-vaccination et de militaires, ou encore de politiciens démocrates qu’il dénonce comme étant « l’establishment », dont l’actuel président américain Joe Biden et l’ancien Barack Obama, ou encore Kamala Harris et Hillary Clinton, mais aussi des journalistes associés aux « fake news ». Son slogan « Make America Great Again » n’est pas oublié.
À LIRE AUSSI Présidentielle américaine : le premier débat entre Donald Trump et Kamala Harris prend formeLe candidat républicain a déjà prouvé lors de son premier mandat le peu de considération qu’il a pour la communauté bizarre.
L’appel à la maison de disques
Ses propositions de campagne montrent qu’il est resté inébranlable sur le sujet, promettant entre autres de démanteler les lois fédérales contre la discrimination fondée sur le sexe ou l’orientation sexuelle, comme le souligne l’organisation de défense des droits civiques ACLU. Lors de la Convention nationale républicaine, plusieurs discours anti-LGBT ont également suivi.
Ainsi, la représentante de Géorgie Marjorie Taylor Greene, connue entre autres pour ses positions conspirationnistes, a déclaré qu’« il n’y a que deux genres », tandis que le sénateur du Wisconsin Ron Johnson a affirmé que sur « l’agenda » des démocrates figurait « la compétition des mâles biologiques contre les femelles ainsi que la sexualisation et l’endoctrinement de nos enfants » dans les écoles.
Autant de déclarations que Woodkid ne valide évidemment pas. Ce dernier dénonce ainsi l’utilisation « sans autorisation » de sa chanson. Plusieurs autres artistes se sont retrouvés dans la playlist de Donald Trump contre son gré et lui ont adressé des mises en demeure restées sans effet. L’auteur de « Run Boy Run » a, pour l’instant, choisi une autre voie. Il demande à Universal Music de « réagir et de ne pas se faire complice ». La maison de disques américaine, dont la famille de Vincent Bolloré est l’actionnaire principal via sa société Vivendi, n’a pas donné suite à la demande de Woodkid.