TÉMOIGNAGES – Alors que le nombre de procédures collectives liées à la crise du vin ne cesse d’augmenter, la justice doit faire face à des situations particulièrement sensibles.
A Bordeaux, la crise du vin s’aggrave. Alors qu’ils battaient le pavé en décembre 2022 pour obtenir une prime d’arrachage, de plus en plus de vignerons girondins sont aujourd’hui contraints de tout arrêter. Une perte d’activité professionnelle et de revenus rendue plus complexe par la structure de la plupart des entreprises viticoles. De fait, beaucoup d’entre eux ont le domaine comme maison familiale, où vivent plusieurs générations.
« Jusqu’à présent, nous avons tenu en réinvestissant nos fonds personnels. Aujourd’hui, nous sommes aussi épuisés mentalement. »confie un vigneron qui a dû tout abandonner. Ce dernier, héritier d’un domaine viticole du Blayais, qui appartenait à sa famille depuis le XVIIe siècleet siècle, avait refusé la prime d’arrachage. « Mon père a planté ces vignes, ce n’est pas naturel de les arracher. Il y a un côté émotionnel. Mais ce que j’ai acheté il y a dix ans vaut aujourd’hui moins de la moitié de ce que j’avais acheté.