S’Il y a un sport olympique qui a réussi à la France ces dernières années, c’est la natation. Après une longue période de vaches maigres (une seule médaille d’or de 1952 à 2000 grâce à Jean Boiteux à Helsinki), la France a brillé dans les bassins. On se souvient des visages victorieux de Laure Manaudou (3 médailles en 2004), Alain Bernard, Camille Muffat ou encore du relais masculin du 4 x 100 m.
Mais le palmarès de la natation française aux JO de Paris 2024 repose en grande partie sur les épaules d’un phénomène : Léon Marchand. Le Toulousain de 22 ans, qui a englouti 11 courses en 6 jours, a remporté à lui seul 4 médailles d’or : sur le 400 m 4 nages, le 200 m papillon, le 200 m brasse et le 200 m 4 nages. On peut également ajouter une cinquième médaille dans le relais 4 x 100 m 4 nages masculin. Les deux autres médailles françaises ont été remportées par Anastasiia Kirpichnikova (argent sur 1 500 m nage libre) et Florent Manaudou (bronze sur 50 m), portant le total à sept médailles.
Léon Marchand et les autres
Ce bilan français est mitigé. Plusieurs occasions françaises n’ont pas réussi à s’imposer à domicile, malgré la ferveur de la Paris La Défense Arena, l’incroyable piscine de Nanterre (Hauts-de-Seine) et ses 15 000 supporters déchaînés derrière les nageurs tricolores. “Concourir à domicile est une chance unique pour tous les Français et nous pourrons compter sur nos fans sur tous les sites de compétition pour les soutenir”, rappelait Gilles Sézionale, le président de la Fédération française de natation, avant le début de ces Jeux olympiques. A 33 ans, le désormais vétéran Florent Manaudou a tenu bon sur 50 m, une quatrième médaille individuelle sur sa distance de prédilection – certes c’était le bronze, mais il avait remporté l’or à Londres en 2012, l’argent à Rio en 2016 et le bronze à Tokyo en 2021.
On pense par exemple à Maxime Grousset, champion du monde du 100 m papillon en 2023, qui a renoncé à concourir sur le 50 m pour se concentrer sur cette course dans laquelle il a terminé à une décevante cinquième place (cette même cinquième place obtenue sur le 100 m nage libre). Il est tout de même reparti avec le bronze au relais 4 x 100 m quatre nages.
Même constat pour Mewen Tomac, qui a terminé quatrième du 200 m dos malgré une course où il a longtemps figuré parmi les trois médaillés. Cette maudite place au pied du podium qu’il avait déjà récoltée aux championnats du monde en 2023. Toujours sur le dos, Yohann Ndoye-Brouard a terminé septième de la finale – mais a décroché le bronze au relais. Sur le 1 500 m hommes, David Aubry et Damien Joly ont terminé septième et huitième.
Chez les femmes, c’est le tableau le plus sombre. Au 100 m dos, Emma Terebo et Beryl Gastaldello ont terminé aux deux dernières places. Aucune Française ne s’est qualifiée pour le 100 m nage libre, le 100 m brasse et le 100 m papillon. Le relais français a terminé à la cinquième place du 4 x 100 m nage libre féminin.
Ces JO parisiens marquent un changement générationnel avec le départ de piliers comme la capitaine de l’équipe de France, Charlotte Bonnet. Florent Manaudou, lui, laisse planer le doute. Une superstar française des bassins est née en la personne de Léon Marchand. Pour les autres, il faudra apprendre pour ne pas tomber dans les mêmes travers lors des prochains JO, organisés de l’autre côté de l’Atlantique, à Los Angeles.