Earvin Ngapeth, Nicolas Le Goff, Antoine Brizard, Jean Patry… Plusieurs joueurs de l’équipe de France partagent leurs émotions après la finale remportée contre la Pologne (3-0) samedi, synonyme d’une deuxième victoire olympique.
Envoyé spécial à l’Arena Paris Sud
Earvin Ngapeth (33 ans, receveur-attaquant, après la finale remportée par les Bleus face à la Pologne 3-0) : «La différence avec Tokyo ? Il y a toute la famille dans les tribunes, tous les amis, tous les proches, tout le monde est là. C’est une émotion encore plus grande, c’est une émotion même difficile à expliquer parce que ça n’est jamais arrivé et ça n’arrivera plus jamais. Donc on va profiter de la famille et de cette médaille. On ne s’en rend pas encore vraiment compte, mais on sait qu’on a fait quelque chose de grand. On s’est préparé pour le faire. Le groupe ? Il a quelque chose de spécial. On aime passer du temps ensemble, on aime souffrir ensemble, on aime aller à l’autre bout du monde pour jouer au volley ensemble. Et c’était le mot d’ordre aujourd’hui, il n’y a plus de plan de jeu, de technique, de tactique. On prend plaisir à jouer comme on aime jouer, à la française. On défend, on les rend fous et ça craque toujours.»
Quand on est arrivés en équipe de France, la Fédération n’avait pas d’argent, on était dans des hôtels de merde. On était très bas dans le classement mondial. Petit à petit, on a grimpé, grimpé, grimpé.
Nicolas Le Goff
Nicolas Le Goff (32 ans, central) : «Mission accomplie. C’est incroyable, on a du mal à y croire. J’avoue que si on nous avait dit il y a dix jours qu’on allait faire une demi-finale et une finale comme ça, contre l’Italie et la Pologne, j’aurais eu du mal à y croire. On savait tous qu’on en était capables, mais le faire deux fois comme ça, c’est extraordinaire. Ceux qui sont un peu moins sur le terrain sont d’une aide incroyable. A chaque point qu’on marque, toute l’équipe vient et revient quasiment sur le terrain, ça donne une force inimaginable. La différence avec Tokyo ? Je n’aime pas comparer les médailles. Elles ont deux saveurs complètement différentes mais elles sont toutes les deux aussi belles l’une que l’autre. Quand on est arrivé en équipe de France, la Fédération n’avait pas d’argent, on était dans des hôtels de merde. On était très bas dans le classement mondial. Petit à petit, on a grimpé, grimpé, grimpé. C’est incroyable. C’est presque encore plus beau que d’arriver dans une équipe qui est déjà au sommet du monde et de s’y maintenir. L’apport du public ? Énorme. Nous savons que parfois le sol tremble, cela donne une force incroyable. Nous n’étions pas 6 sur le terrain, nous étions 12 000..»
Cette médaille a un goût différent, car tous nos proches étaient là. Nous pouvons la partager avec tout notre public.
Antoine Brizard
Jean Patry (27 ans, vif) : «Les émotions ? C’est indescriptible. On est juste tellement fiers d’être Français dans ces moments-là. On a été soutenus tout au long de la compétition par des gens qui s’amusaient, et on a pris du plaisir à jouer. La différence avec Tokyo ? Au Japon, il n’y avait personne dans les couloirs. On a senti qu’on était soutenus avec les réseaux sociaux et tout ça. Mais ici, c’est complètement différent. Le public était là tout au long de la compétition et nous a portés, relevés dans les moments difficiles, aidés à aller chercher cette médaille. Nos points comptent double avec cette ambiance. Quand on va en chercher un, c’est presque +2 pour nous parce que le public fait un bruit de folie… Pour l’adversaire, c’est la double peine. Ce public était une arme. La vie d’équipe ? C’est une histoire de copains, de famille. On ne voit pas beaucoup cette cohésion. Je pense qu’on s’en rend compte sur le terrain. On est une bande de frères. Le résultat parle de lui-même. Le surnom de cette équipe ? Je ne sais pas, je me suis posé la question. Avant, il y avait l’équipe Yavbou qui a fait son temps. On est passé à autre chose. Je ne veux pas prendre la responsabilité de lui donner un nom. On pourrait donner tellement de noms à cette équipe de fous…”
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Antoine Brizard (30 ans, passeur) : «On a été sereins tout au long du match. Même quand ils avaient parfois deux points d’avance, on savait qu’on allait revenir. On s’est sentis un peu invulnérables, oui. D’une manière un peu différente par rapport à l’Italie, contre qui on a fait un match parfait, on avait fait beaucoup de gestes brillants et on était un peu sur un petit nuage. Là, je pense qu’on était très en contrôle. On ne se voyait pas perdre une seule fois. La différence avec Tokyo ? Cette médaille a un goût différent, car tous nos proches étaient là. On peut la partager avec tout notre public. Voir la famille, le drapeau français flotter haut en écoutant la Marseillaise, c’est un immense cadeau.»
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