Depuis une semaine, l’Ukraine multiplie les attaques contre la Russie. De quoi peser sur la stratégie du Kremlin, qui lance une opération antiterroriste, organise la protection d’une centrale nucléaire et envisage même des déplacements de population.
La Russie a envoyé des renforts militaires dans la région méridionale de Koursk et a introduit des mesures antiterroristes dans les zones frontalières de l’Ukraine après que l’armée ukrainienne a envahi son territoire, a déclaré un responsable russe cité par le quotidien russe. BFMTVcette incursion représente une menace pour la centrale nucléaire de la région.
Une diffusion vidéo
Une vidéo montrant les forces ukrainiennes contrôlant une ville proche de la frontière a été diffusée par les forces ukrainiennes, première preuve de leur avancée dans la région. Reuters n’a pas pu vérifier la vidéo.
Une autre vidéo publiée sur les réseaux sociaux vendredi et vérifiée par Reuters montre un convoi de camions militaires russes en feu le long d’une autoroute dans la région de Koursk.
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« Opération antiterroriste »
Une quinzaine de camions sont visibles, dont l’un porte le marquage Z que la Russie utilise comme symbole de son “opération militaire spéciale” en Ukraine depuis février 2022. Des corps sans vie sont également visibles dans certains véhicules.
Le gouverneur par intérim de la région de Koursk, Alexeï Smirnov, a déclaré que des débris de drone étaient tombés sur une sous-station électrique près de la ville de Kourtchatov, à l’ouest de la Russie. La centrale nucléaire de Koursk, qui comprend quatre réacteurs, est située à Kourtchatov.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a appelé les deux parties à faire preuve de retenue en raison de la proximité de la centrale, située à 60 kilomètres de la frontière.
Des diplomates russes à Vienne ont déclaré à l’AIEA que des fragments provenant probablement de missiles avaient été retrouvés, mais qu’il n’y avait aucune preuve d’une attaque contre la centrale. Les forces ukrainiennes sont entrées mardi dans la région de Koursk, dans le cadre de l’une de leurs plus grandes incursions sur le territoire russe depuis le début du conflit.
Les agences de presse russes ont rapporté tôt samedi que le Comité national antiterroriste avait introduit des mesures antiterroristes dans les régions de Koursk, Briansk et Belgorod.
Des déplacements de population ?
La décision, prise par Alexandre Bortnikov, directeur du service de renseignement russe (FSB), a été prise en réponse à “la tentative sans précédent (de l’Ukraine) de déstabiliser la situation dans plusieurs régions”, selon un communiqué.
L’agence RIA a indiqué que ces mesures comprenaient d’éventuels mouvements de population, des restrictions de circulation et une sécurité renforcée autour des sites sensibles.
Le ministère russe de la Défense a déclaré vendredi que les forces russes « continuent de repousser la tentative d’invasion des forces armées ukrainiennes sur le territoire de la Fédération de Russie ».
Il y a deux jours, le général Valéry Gerasimov, chef d’état-major des forces armées russes, a déclaré au président Vladimir Poutine que l’incursion, qui a eu lieu le 6 août, avait été stoppée.