Forum ouvert
Temps de lecture :
3 minutes
CAC 40, Nikkei, Nasdaq, Dow Jones… Après le récent mini-krach boursier, la Bourse risque d’être particulièrement agitée dans les prochains mois, prévient notre chroniqueur Marc Touati, président du cabinet ACDEFI.
© hernan4429/Getty Images
– Krach boursier
CAC 40, Nikkei, Nasdaq, Dow Jones… Lorsque nous annoncions dans ces mêmes colonnes il y a quelques semaines que la Bourse allait connaître un été extrêmement volatil, nous étions loin d’imaginer que ces turbulences seraient aussi fortes que celles observées ces dix derniers jours. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Tout d’abord pour l’indice Nikkei qui a connu une chute journalière historique de 12,4% sur la seule journée du 5 août, avant de rebondir de 10,5% le lendemain, puis de poursuivre les montagnes russes les jours suivants.
Entre le 11 juillet et le 8 août 2024, l’indice phare de la Bourse de Tokyo a chuté de 17,5%, mais continue de progresser de 18,9% depuis le début de l’année 2024. Même si sa performance est moins extravagante, le S&P 500 (indice boursier phare de Wall Street) n’en est pas moins fortement secoué : -6,1% en trois séances (soit du 1er au 5 août), +2,6% sur les deux séances suivantes et toujours +10,9% depuis le 2 janvier 2024. Que dire du Nasdaq : -8% entre le 1er et le 7 août, puis +2,9% le lendemain, soit -13,1% depuis le 10 juillet, mais +36,8% depuis le 2 janvier 2024.
CAC 40, Nasdaq, Dow Jones… La Bourse se dirige-t-elle vers un krach ?
En bourse, le CAC 40 est le grand perdant parmi les principaux indices boursiers mondiaux
Enfin, à la Bourse de Paris, la performance du CAC 40 n’a pas non plus été des plus calmes : -5,3% entre le 1er et le 6 août, +1,9% le lendemain et -0,3% le surlendemain. Au total, le CAC 40 a chuté de 12,1% depuis le 15 mai 2024. Depuis le 3 janvier 2022, il affiche la plus mauvaise performance des grands indices boursiers internationaux, à savoir +0,4%, contre +7,7% pour l’Eurostoxx 50, +7,8% pour le Dow Jones, +10,9% pour le S&P 500 et +18,9% pour le Nikkei.
Pourquoi une telle baisse des marchés boursiers ?
Face à de telles secousses boursières, une question simple se pose : pourquoi maintenant ? Les réponses officielles ont été principalement de deux types. D’une part, la hausse des taux d’intérêt par la Banque du Japon, qui a affecté négativement les stratégies japonaises de carry trade (c’est-à-dire emprunter aux investisseurs à bas taux au Japon pour investir dans des placements à plus haut rendement à l’étranger). D’autre part, les craintes d’une récession aux États-Unis. Si ces évolutions ont évidemment contribué à la tempête du 5 août, elles ne semblent pas suffisantes pour justifier l’ampleur de la chute.
Les craintes de récession aux États-Unis sont actuellement excessives
En effet, n’oublions pas que la Banque du Japon n’a relevé son principal taux directeur de 0,10 % à seulement 0,25 % que le 31 juillet, soit toujours 5,25 points en dessous du taux cible pour fonds fédéraux de la Fed. Il n’y a donc pas de danger à long terme ! De même, les craintes d’une récession américaine apparaissent largement excessives, non seulement au vu de la vigueur récente de la croissance outre-Atlantique, mais aussi au vu de la bonne tenue des indicateurs avancés de cette dernière.
En juillet, malgré un très léger repli, l’indice composite S&P Global PMI est resté particulièrement élevé, à 54,3 précisément. De quoi confirmer que la croissance américaine devrait se stabiliser autour de 3%. Sauf cataclysme inattendu, l’Oncle Sam devrait donc rester très loin de la récession. De plus, même à 4,3%, le taux de chômage américain reste conforme à une situation de plein emploi. Enfin, en cas de coup inattendu, la Fed a annoncé le 31 juillet qu’elle n’hésiterait pas à assouplir sa politique monétaire, à compter de septembre 2024. Ce qui aurait normalement dû rassurer la Bourse.
Bourse : pourquoi investir en bourse sur le long terme
Alors d’où vient ce mini-krach boursier ?
Pour l’heure, la seule raison valable de la chute de la Bourse réside dans la correction de la flambée excessive des actions ces derniers mois. Quant aux autres raisons profondes, elles tiennent à « autre chose » et notamment à des rumeurs qui ont momentanément affolé les investisseurs. Par exemple, la survenance d’une troisième guerre mondiale, la matérialisation imminente d’une crise politique et sociale majeure en France et dans toute la zone euro, ou encore le risque d’une faillite bancaire de grande ampleur, voire d’une nouvelle crise sanitaire mondiale ou autre… La rapidité avec laquelle les bourses mondiales ont rebondi semble montrer que ces dangers sont pour l’instant mis de côté, mais jusqu’à quand ? L’avenir nous le dira. Une chose est sûre : Carpe Diem, car les prochains mois risquent d’être particulièrement compliqués…
Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI, auteur de 8 best-sellers économiques, dont RESET II – Bienvenue dans le monde d’après, paru en septembre 2022.
Retrouvez également ses chroniques vidéos sur sa chaîne YouTube, qui compte plus de 182 500 abonnés, dont la dernière en date : « Chute boursière : accident ou krach historique ? »
Recevez nos dernières actualités
Chaque matin, les informations à retenir sur la marchés financiers.