Alors que le soleil brille ces derniers jours, les Français se ruent sur la plage pour se rafraîchir et profiter du soleil pour bronzer. Mais la pratique n’est pas sans risque et les dangers sont bien réels. Explications avec une dermatologue.
Les vacances, la plage, les tongs, les apéros… Et les coups de soleil. Comme chaque année, des millions de Français partent en vacances pendant les mois de juillet et août. Et comme chaque année, des milliers d’entre eux verront leur peau rougir après avoir passé de nombreuses heures au soleil.
Des Français qui ne se protègent pas assez ?
Le bronzage est l’une des activités les plus prisées des vacanciers et constitue même un rituel pour certains. Pourtant, cette exposition aux rayons UV n’est pas sans conséquences et peut engendrer de nombreux problèmes. À commencer par le fameux coup de soleil. « Ce sont des avertissements pour nous faire comprendre que l’on va trop loin », explique Roland Viraben, dermatologue à Toulouse.
Un signal qui indique une trop grande exposition au soleil sans s’être suffisamment protégé. Mais les Français n’y prêtent pas assez attention. Selon un sondage IPSOS 2023, commandé par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), près de 74 %* des Français déclarent ne pas se protéger systématiquement du soleil dans le cadre de leurs activités de loisirs ou sportives en extérieur. Pourtant, la crème solaire fait partie des accessoires que l’on retrouve le plus souvent dans le sac des vacanciers. Tout le monde n’en utilise pas forcément.
Les Français ne se protègent donc pas assez du soleil car 61 % d’entre eux veillent pourtant à mettre de la crème solaire sur les parties exposées de leur corps. Un chiffre qui n’est pas assez élevé pour Roland Viraben, dermatologue. « Je le répète souvent à mes patients, mais il faut utiliser encore et encore une protection vestimentaire. La crème solaire est un dernier recours, quand on ne peut pas faire autrement, on en met. Mais ce n’est pas un produit qu’il faut oublier quand on bronze ». Le professionnel de santé en profite pour rappeler que les heures les plus chaudes sont les plus dangereuses et qu’il faut donc éviter. Tout en indiquant que « la crème solaire protège environ 2 heures, il faut donc la renouveler ».
« Effet cumulatif »
Un danger qui se reflète dans le nombre de nouveaux cas de cancer de la peau chaque année en France. Environ 100 000 selon les chiffres de l’INca en 2023. C’est le cancer le plus fréquent en France, en constante augmentation depuis 50 ans, avec plus de 2 % des nouveaux cas détectés chaque année entre 2010 et 2023. “Les effets néfastes du soleil s’expriment sur le long terme, précise Roland Viraben. C’est-à-dire que c’est par effet cumulatif, à travers des années et des années d’exposition au soleil, que les complications surviennent. L’exposition chronique au soleil a des conséquences graves.”
Le mélanome, la forme la plus agressive, a vu son nombre de cas multiplié par cinq entre 1990 et 2018 pour atteindre environ 15 500 nouveaux cas par an. Aujourd’hui, on compte 1 800 décès liés au mélanome par an, même si, détecté et diagnostiqué à temps, il est curable.
C’est pourquoi le syndicat tente d’alerter et de prévenir, avec de nombreuses campagnes de sensibilisation, sur le dépistage de ce cancer. Car plus de 80 % des cancers de la peau sont liés à une exposition excessive au soleil. « Même si petit à petit il y a une prise de conscience, ce n’est pas encore suffisant, regrette Roland Viraben. Il y a encore un manque de connaissances sur ces sujets », conclut-il. Un manque de connaissances qu’il est temps de traiter pour continuer à bronzer chaque été sans risque pour notre santé.
* Source : Enquête IPSOS 2023 du syndicat SNDV auprès d’un échantillon national représentatif de la population française de 1 000 personnes âgées de 18 ans et plus du 25 au 26 mai