L’auteur est médecin urgentiste. Professeur titulaire à l’Université de Montréal, il enseigne, participe à la recherche en médecine d’urgence et intervient fréquemment sur des questions de santé.
Récemment publié, le rapport 2024 de la Commission Lancette L’étude sur la prévention, l’intervention et les soins en matière de démence présente les avancées les plus prometteuses dans ce domaine. Les auteurs affirment à juste titre que près de la moitié des cas de démence pourraient être évités en éliminant les principaux facteurs de risque.
Pour parvenir à cette conclusion, la Commission a examiné de nouvelles études publiées depuis le rapport précédent en 2020, en se concentrant sur les revues systématiques et les méta-analyses, le meilleur niveau de preuve dont nous disposons pour chacun des facteurs.
Ces données montrent désormais que la plupart des facteurs liés à la démence peuvent être modifiés et que leur prise en compte réduit effectivement le risque. À cette fin, la Commission recommande une série d’actions spécifiques applicables tout au long de la vie.
Les auteurs mettent en évidence deux axes principaux de la prévention : d’une part, le développement des réserves cognitives et physiques ; d’autre part, la réduction des lésions cérébrales de toutes origines.
Prévenir tôt
Première mesure : éducationun facteur de protection à long terme. L’éducation ne se limite pas à l’école, elle comprend également des activités cognitivement stimulantes réalisées tout au long de la vie. Par exemple, participer à des jeux de société, lire régulièrement et apprendre constamment de nouvelles compétences contribuent à maintenir une bonne santé cognitive à long terme.
Du côté de la protection, l’utilisation de casques Il convient d’encourager le port de ces équipements dans les sports de contact et le cyclisme afin de prévenir les blessures à la tête. Il est prouvé que ces blessures augmentent considérablement le risque de démence. Les campagnes de sensibilisation sur l’importance du port de ces équipements et la réglementation sportive doivent être renforcées pour réduire les dangers.
En parlant de sport, l’exercice L’activité physique est sans aucun doute un autre pilier de la prévention. Les personnes qui pratiquent régulièrement une activité physique ont moins de risques de développer un jour une démence. L’exercice améliore non seulement la santé cardiovasculaire, mais aussi l’état cognitif. La recommandation de pratiquer une activité modérée pendant au moins 150 minutes par semaine est valable. Profitez-en pour rejoindre mon Club 150 Minutes sur Facebook !
Contrôler les facteurs de risque
Là réduction du tabagismeLe tabac, principal poison inventé par l’espèce humaine, apparaît crucial pour prévenir la démence. Non seulement le tabac est associé à une multitude de problèmes de santé et à plusieurs cancers, mais il augmente également le risque de démence, notamment par son effet sur la circulation sanguine cérébrale. En ce sens, les programmes d’éducation sur les dangers du tabac, les taxes visant à rendre les produits moins accessibles et les services de soutien pour aider les personnes à arrêter de fumer doivent être priorisés.
Toujours du côté de la circulation sanguine, maintenez une pression artérielle Il est recommandé de maintenir la pression artérielle systolique (chiffre supérieur) inférieure à 130 mm Hg à partir de 40 ans. L’hypertension artérielle est un autre facteur de risque majeur de démence. Une surveillance médicale régulière et un mode de vie sain permettent de contrôler la pression.
Dans le même ordre d’idées, il est important de détecter et de traiter un taux élevé de Cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol) dans la première moitié de la vie, car il contribue à la formation de plaque dans les artères, ce qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires et donc de démence. Des ajustements alimentaires et certains médicaments, généralement des statines, aident à maintenir un taux de cholestérol sain.
Gardez un poids santé et le traitement précoce de l’obésité contribue à prévenir le diabète et à réduire le risque de démence. À cet égard, la Commission souligne au passage l’influence d’un alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Diminuer consommation excessive d’alcoolLa consommation excessive d’alcool, associée à un risque accru de démence, apparaît tout aussi centrale. Des politiques de contrôle des prix et des campagnes de sensibilisation aux risques de l’alcool semblent nécessaires pour encourager une consommation réduite.
Réduire l’exposition à pollution apparaît comme un autre élément clé. La pollution de l’air est désormais reconnue comme un facteur de risque de démence. Les politiques environnementales visant à améliorer la qualité de l’air, en particulier dans les zones à forte pollution, restent essentielles pour protéger la santé cognitive de la population.
Traiter le dépression L’efficacité de la dépression est cruciale, non seulement en tant que symptôme de démence, mais aussi en tant que facteur de risque. Les personnes souffrant de dépression doivent avoir accès à des soins appropriés, notamment une psychothérapie et des médicaments, pour améliorer leur santé mentale, en particulier à cette fin.
Prévenir l’isolement
LE interactions sociales régulier Les bienfaits pour la santé cognitive. Les humains étant sociables par nature, un environnement communautaire qui permet une participation accrue aux activités de groupe et encourage la cohabitation contribue également à réduire le risque de démence.
Il est important de faire le prothèses auditives Les aides auditives doivent être accessibles à ceux qui en ont besoin et limiter l’exposition aux bruits nocifs. La perte auditive non traitée constitue également un facteur de risque majeur de démence. Des études ont montré que les personnes qui utilisent des aides auditives ont un risque réduit de développer une démence. Les gouvernements et les systèmes de santé doivent veiller à ce que ces aides restent abordables et en stock.
De même, faire le dépistage et correction de la perte de vision La maladie visuelle accessible à tous est essentielle, notamment parce que lorsqu’elle n’est pas traitée, elle limite les activités sociales et physiques. Un suivi régulier de la santé visuelle et l’accès à des traitements adaptés apparaissent indispensables.
Agir pour l’avenir
Les progrès récents dans notre compréhension de la prévention de la démence montrent qu’il est désormais possible de prévenir plus de la moitié des cas de démence. Il est temps d’en faire une priorité pour nous aussi.
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