Ce texte rassemble une partie du contenu de notre newsletter santé, publiée le mardi à 16h00
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré la BPCO comme une urgence de santé publique de portée internationale. Cela signifie-t-il qu’une nouvelle pandémie similaire à la COVID-19 est en train de se produire ? Cela semble peu probable : le virus en question est moins contagieux et moins dangereux que celui qui cause la COVID-19, il ne mute pas tout le temps et, surtout, il existe déjà des vaccins. Néanmoins, nous ferions bien de ne pas ignorer cette alerte.
La MPOX, également appelée variole du singe, est causée par un orthopoxvirus. Elle provoque de la fièvre et une éruption cutanée et, dans de rares cas, entraîne la mort. Elle est apparue chez l’homme en 1970 et est aujourd’hui endémique en Afrique centrale et occidentale, où environ 20 000 cas ont été enregistrés au cours de la décennie 2010-2019.
En juillet 2022, une première urgence internationale est déclarée par l’OMS lorsque le virus se propage hors d’Afrique. Plus de 100 000 cas sont recensés en quelques mois dans 116 pays, dont le Canada, principalement parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. Dans les pays riches, seuls quelques décès sont recensés et, rapidement, le vaccin contre la variole, efficace contre la variole, parvient à limiter sa propagation. L’OMS lève l’urgence en mai 2023. Au Canada, le vaccin reste recommandé pour certaines personnes, sur recommandation des autorités de santé publique.
Depuis, un autre clade du virus (une souche cousine du premier) se propage en Afrique. Il semble plus contagieux, même par simple contact non sexuel, et plus dangereux. Depuis janvier, la République démocratique du Congo a enregistré plus de 15 600 cas et 537 décès, principalement chez les enfants. Ce clade, appelé 1b, est désormais présent dans 16 pays africains, et des cas ont déjà été détectés au Pakistan et en Suède. Il serait très étonnant qu’il n’arrive pas au Canada.
Les pays riches ont a priori des moyens d’identifier rapidement les personnes malades et de vacciner leurs contacts pour limiter la propagation, mais cela risque d’être plus compliqué qu’en 2022, en raison des caractéristiques de ce clade.
L’urgence de l’OMS vise avant tout à mobiliser les pays riches et les fabricants de vaccins pour qu’ils s’organisent et viennent en aide aux pays africains. Il faudrait 10 millions de vaccins pour endiguer l’épidémie, mais nous en sommes très loin. Sans un grand changement, le nombre de cas et de décès risque de continuer à augmenter de manière exponentielle en Afrique, ce qui exposerait aussi le reste de la planète. Devrons-nous tous nous faire vacciner contre la BPCO un jour ? Nous n’en sommes pas encore là, mais voulons-nous vraiment prendre le risque d’y arriver ? Le moment de réagir est venu.
La bonne nouvelle
L’essor de la psychothérapie antiraciste
Trois chercheurs de l’Université d’Ottawa viennent de publier les premières lignes directrices visant à adapter la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) au traitement des personnes racialisées. La discrimination systémique, l’hostilité à leur égard de la part de certaines personnes ou les microagressions dont elles peuvent être victimes doivent être prises en compte dans le traitement de leurs problèmes de santé mentale, affirment les chercheurs. La TCC est considérée comme l’un des traitements les plus efficaces pour les troubles anxieux, la dépression et les dépendances, entre autres. Les chercheurs proposent un nouveau modèle d’intervention ainsi que des outils et des conseils pour permettre aux psychologues de mieux aider leurs patients, enfants ou adultes, à contrer les effets du racisme sur leur santé mentale.
Les données
49%
C’est le taux de bonnes réponses qu’a obtenu ChatGPT lorsque des chercheurs ontariens ont demandé à ce logiciel d’intelligence artificielle de poser un diagnostic sur 150 cas cliniques complexes. Tirés de Medscape, un site que les médecins utilisent régulièrement pour tester leurs connaissances, tous ces cas contiennent les informations dont un médecin pourrait avoir besoin pour poser un diagnostic : une description du patient, ses symptômes et les résultats d’examens de laboratoire ou d’imagerie. L’idée est d’identifier la maladie en question ou de choisir le meilleur traitement en cochant l’une des quatre réponses proposées. Les chercheurs ont testé l’intelligence artificielle sur des cas dont la description ne comprenait que du texte, sans images ni graphiques à analyser, pour faciliter la tâche. Conclusion : cet outil ne se substitue absolument pas à un vrai médecin. Dans leur étude, les chercheurs précisent que ChatGPT a notamment du mal à interpréter des données numériques et à distinguer deux maladies qui se ressemblent. Il ignore aussi parfois une partie des informations fournies et donne parfois des réponses complètement absurdes. Bon à savoir si vous êtes tenté de lui soumettre votre cas en ligne…
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