“Oui, nous venons des Etats-Unis. Comment l’avez-vous deviné ?”, arborait l’une des boucles d’oreilles sur lesquelles était écrit “USA” au-dessus d’une chemise à paillettes aux couleurs du drapeau américain. L’autre portait une casquette tout aussi patriotique. Marti Fernandez et Karen West n’ont “pas eu le temps” de discuter. Les deux amies américaines voulaient “prendre rapidement un petit déjeuner” près des Galeries Lafayette et du Printemps, boulevard Haussmann, à Paris. L’une, originaire du Nouveau-Mexique, a prévu de s’offrir ensuite “deux heures de shopping dans le quartier”, avant de se rendre à un match de beach-volley au pied de la tour Eiffel. “Paris n’a pas beaucoup changé depuis ma dernière visite. Mais la ville semble moins animée, non ?”, a observé Marti Fernandez.
Le quartier des grands magasins parisiens n’a pas été envahi de touristes, lundi 29 juillet, trois jours après la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Des troupes alpines et des agents de la police nationale patrouillaient sur ce boulevard très fréquenté, qui accueille en moyenne 300 000 visiteurs par semaine. Sur les trottoirs, les représentants des délégations olympiques étaient repérables à leurs badges officiels et les supporters, souvent accompagnés de leurs familles, à leurs maillots.
“Le quartier est encore calme”, a reconnu Sébastien Saint-Paul, directeur commercial du Printemps, assis à la terrasse du Regain, l’un des restaurants du magasin qui attire 15 millions de visiteurs par an. Le week-end des 27 et 28 juillet, la fréquentation du Printemps a été légèrement inférieure à la normale estivale, a-t-il constaté.
Les acheteurs chinois toujours absents
A tel point que, dans les ascenseurs des Galeries Lafayette, concurrentes du Printemps, deux vendeuses “espéraient un démarrage rapide, car les JO sont censés être une source de revenus”. Interrogée, la direction du magasin a refusé de mettre à jour ses prévisions. Lors d’une conférence de presse en juin, le PDG Nicolas Houzé prévoyait “une baisse de 5 à 10 %” de l’activité pendant les JO.
A la veille des Jeux, les commerçants parisiens s’inquiétaient déjà pour leurs ventes. Depuis début juillet, les clients sont absents du quartier d’affaires.
Conformément aux directives gouvernementales du 21 février, les employeurs ont encouragé leurs salariés à travailler à distance. Objectif : désengorger les transports en commun. « Le quartier est vide depuis début juillet », explique Daniel Machover, pharmacien au Carré Opéra, qui gère quatre pharmacies sur le territoire. Les touristes ne sont arrivés que la veille de la cérémonie d’ouverture. Et depuis la pandémie de Covid-19 en 2020, les touristes chinois sont particulièrement absents, explique Daniel Machover, déplorant la perte de clientèle qui achetait auparavant lotions et baumes en grande quantité. Le pharmacien prédit donc que l’été ne sera pas « génial ».
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