2024 : L’aventure japonaise
Éliminée définitivement de l’US Open le 29 août, la Japonaise Naomi Osaka avait fait sensation deux jours plus tôt en jouant dans une tenue créée par la créatrice Yoon Ahn. Avec son tutu fluo et ses petits et grands nœuds, la tenue kawaii s’inspirait des Lolitas stylées du quartier d’Harajuku à Tokyo et des héroïnes de manga. Le New York Timesla joueuse a expliqué qu’elle voulait un « super-costume » capable d’être « intimidant pour [her] Numéro un mondiale en 2019 avant de redescendre au classement WTA, elle s’était alors longuement exprimée sur le sujet tabou de la dépression chez les sportifs. Aujourd’hui, après son congé maternité, la championne entend gravir les 87 places qui la séparent du sommet et dit croire en la “chose magique que peut faire la mode” pour l’aider.
2018 : Panther sur terre battue
Coup de tonnerre à Roland Garros lorsque Serena Williams a joué sur la terre battue de Roland-Garros dans une combinaison noire ultra moulante divisée par une ceinture rouge spectaculaire. Conçue par son équipementier Nike, la tenue faisait référence au blockbuster Panthère noireL’Américaine avait déjà enfilé un costume de tennis quelques mois plus tôt. Il permettait surtout d’éviter les caillots sanguins dont souffrait la star depuis son récent accouchement. Mais Bernard Giudicelli, alors président de la Fédération française de tennis, jugea ce costume « irrespectueux », tandis que Guy Forget, directeur du tournoi, suggéra à la joueuse américaine de porter « une jupe par-dessus ». Interdite lors des tournois suivants, la tenue devint un symbole du contrôle des hommes sur le corps des femmes sur tous les terrains de jeu.
1949 : Pantalons courts
À Wimbledon en 1949, l’Américaine Gertrude Moran, surnommée « Gorgeous Gussie », porte une jupe plus courte que ses consœurs. Surtout, à chacun de ses mouvements, elle dévoile un sous-vêtement en dentelle blanche. Conçu par l’ancien tennisman et créateur de mode britannique Ted Tinling, cette tenue vaut à la joueuse une sanction de la part des organisateurs, qui l’accusent d’inviter « la vulgarité et le péché » sur le court. La presse s’empare de l’affaire, faisant de Moran le symbole des progrès de l’émancipation des femmes malgré elle. Le scandale n’arrête pas la provocatrice Tinling, styliste de prédilection de nombreuses joueuses jusque dans les années 1980, qui parvient à les faire apparaître en couverture des magazines même lorsque leurs performances sont médiocres.
1933 : Passage court
Bien que les jupes courtes gagnent du terrain dans les années 1930, ce n’est qu’avec Eileen Bennett que les vêtements de sport féminins commencent à servir la performance plutôt que les conventions étroites. Au tournoi de Frinton-on-Sea, puis à Wimbledon un an plus tard, la Britannique fait sa première apparition en short-barboteuse, au-dessus du genou, s’il vous plaît. À la presse, elle déclare : “[Shorts] Les critiques du public et l’interdiction de sa tenue dans certains tournois n’ont pas eu d’importance pour Bennett, qui a remporté six tournois de double du Grand Chelem au cours de sa carrière et a ainsi apposé sa signature sur le jeu.
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