Le variant Omicron est une nouvelle version du SARS-CoV-2 (le coronavirus à l’origine du Covid-19) qui a été identifiée fin novembre au Botswana, puis en Afrique du Sud. Sa particularité est son nombre élevé de mutations par rapport à la souche initiale du virus, dite de Wuhan, et aux variants précédents, comme Delta, qui domine largement les contaminations mondiales depuis l’été 2021. On ne sait pas précisément où et comment Omicron est apparu. Une hypothèse séduit de nombreux scientifiques : le virus aurait progressivement muté tranquillement dans l’organisme d’une personne immunodéprimée, un processus qui aurait pris plusieurs mois pour aboutir à une version nettement différente de la souche initiale. Ce nouveau variant est visiblement très contagieux. Il se propage « à un rythme que nous n’avons jamais vu avec aucun autre variant » et « l’est probablement dans la plupart des pays », avertissait mi-décembre Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Afrique du Sud et ses voisins ont vu une envolée des cas de Covid avec l’arrivée d’Omicron, qui a aussi connu une croissance rapide dans plusieurs pays européens. C’est le cas au Danemark et au Royaume-Uni. Plus largement, Omicron pourrait être dominant en Europe d’ici la mi-janvier, selon la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Remplacera-t-il définitivement Delta ? C’est hautement probable, mais les scientifiques envisagent d’autres possibilités : qu’Omicron supplante temporairement son prédécesseur mais finisse par lui céder à nouveau la place, ou que les deux variants cohabitent, comme c’est le cas pour certaines souches du virus de la grippe saisonnière. Source d’inquiétude : les mutations d’Omicron sont susceptibles de réduire considérablement l’immunité des anticorps contre le virus. En conséquence, il peut probablement réinfecter des personnes ayant déjà eu le virus et contaminer un nombre important de personnes vaccinées. Plusieurs études récentes en laboratoire étayent cette dernière hypothèse. Elles montrent que le taux d’anticorps s’effondre face à Omicron chez les personnes vaccinées avec Pfizer/BioNTech, Moderna, et, plus encore, AstraZeneca ou Sinovac. Certes, une dose de rappel semble booster significativement l’immunité par anticorps, comme annoncé par Pfizer et BioNTech, mais on est très loin de savoir dans quelle mesure cet effet perdure dans le temps. Cela ne signifie toutefois pas que les vaccins perdent toute leur efficacité. Car les anticorps ne sont qu’une partie de la réponse immunitaire, qui implique également des cellules appelées lymphocytes T. Plus difficile à mesurer, cette « immunité cellulaire » joue pourtant un rôle très important, notamment contre les formes graves de la maladie. De fait, une étude publiée en Afrique du Sud suggère que le vaccin Pfizer/BioNTech reste plutôt efficace contre les formes graves générées par Omicron, y compris après les deux premières doses.
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