Les syndicats du centre hospitalier de Nantes dressent un bilan estival inquiétant en termes d’accueil des patients et dénoncent des fermetures de lits incompatibles avec l’afflux de patients.
Les syndicats dénoncent une situation “insupportable”. “La tension constante au CHU de Nantes s’est encore accrue pendant l’été, notamment avec les fermetures de lits programmées pendant les vacances, qui s’ajoutent à celles en cours ces dernières années”, déplore mardi 17 septembre Olivier Terrien, secrétaire général de la CGT CHU Nantes, syndicat majoritaire.
Un avis partagé par le secrétaire adjoint de Force ouvrière (FO), Jérémy Beurel. « Nous sommes sous forte pression toute l’année, avec un manque criant de lits. Dès qu’il y a un grain de sable dans les rouages, un afflux plus important de patients ou un nombre de lits qui chute brutalement, cela crée une situation de tension inacceptable. »
Un « manque criant de lits » et « des ressources allouées insuffisantes »
Les syndicats pointent également des tensions dans les services voisins qui ont, selon eux, des répercussions sur le CHU, comme la fermeture partielle du service des urgences du centre hospitalier d’Ancenis, à l’est de Nantes, ou la surcharge de ceux de Châteaubriant, au nord.
« Le constat est général : les moyens alloués aux services d’urgence sont insuffisants », déplore Olivier Terrien.
De son côté, la direction du CHU précise que « la situation générale aux urgences adultes cet été a été plus tendue qu’en début d’année en raison du contexte estival » mais qu’elle reste « comparable à celle des étés précédents ». De plus, elle serait devenue « plus calme » à partir de la mi-août.
L’établissement nantais explique notamment la hausse de l’activité en juillet par des « fermetures de lits dans des structures en aval » comme les « Ehpad ou les services à domicile ».
4 décès aux urgences depuis le début de l’été
La direction avait de son côté annoncé “la survenance d’un décès” le 3 août mais “démenti formellement” que “quatre décès soient survenus dans la file d’attente des urgences”.
Elle a également rappelé que « ce décès est survenu après que les premiers soins infirmiers et médicaux aient été mis en œuvre dès l’arrivée du patient aux urgences, conformément aux protocoles en vigueur ».
Selon le chef du service des urgences, « le temps de passage – qui mesure le temps écoulé entre l’admission du patient et sa sortie du service – était en moyenne de 9 heures entre la mi-juillet et la mi-août, ce qui est élevé, mais comparable aux autres hôpitaux universitaires ».
En période de tension, ajoute le professeur Éric Batard, « les patients peuvent rester plus de 24 heures aux urgences en raison du manque de lit disponible dans tous les hôpitaux et cliniques de la région ».