Des chercheurs travaillent sur un outil qui permettrait de détecter le diabète de type 2 en se basant sur les caractéristiques de la voix. L’appareil, qui utilise l’intelligence artificielle, ne remplace pas encore les analyses sanguines, préviennent les professionnels de la santé.
Pourra-t-on bientôt détecter le diabète de type 2 grâce à la voix ? C’est la voie explorée par des chercheurs du Luxembourg Institute of Health.
Ces derniers ont étudié les enregistrements audio de 600 personnes, en s’appuyant sur des outils d’intelligence artificielle. « Nous avons analysé leurs voix et extrait de leurs enregistrements de nombreuses caractéristiques vocales. Ensuite, nous avons essayé de classer les personnes selon qu’elles étaient atteintes ou non de diabète de type 2 uniquement à partir des informations présentes dans leur voix », explique Guy Fagherazzi, directeur de recherche et épidémiologiste à l’agence de santé publique du Luxembourg.
Quatre millions de Français touchés par le diabète de type 2
« Et nous avons montré que dans 70 à 75 % des cas, nous parvenons à très bien classer les gens », se réjouit-il. L’objectif des chercheurs : créer un nouveau test, peu coûteux et accessible.
« Peut-être qu’un jour nous développerons un outil de dépistage que tout le monde pourrait avoir sur son smartphone », prédit l’épidémiologiste.
Les associations de diabétiques saluent cette avancée, tout en en nuançant pour l’instant la pertinence. « Le grand enjeu du diabète, c’est le dépistage et le diagnostic précoce. Donc tout ce qui peut contribuer à une détection précoce est une bonne chose », explique Jean-François Thebaut, vice-président de la Fédération française des diabétiques. « Désormais, pour mesurer et dépister le diabète au sens propre, il n’y a qu’une solution, c’est le test sanguin », rappelle-t-il.
Un rappel partagé par Philippe Froguel, endocrinologue au CHU de Lille : « Il ne suffit pas aujourd’hui de pouvoir faire un bon dépistage. Ce type de méthode, il faut faire attention à ce que ce ne soit pas une fausse sécurité. Au final, il faudra quand même faire une prise de sang », constate-t-il.
En 2019, quatre millions de Français ont été traités pour un diabète de type 2, selon le ministère de la Santé.