En France, 550 000 consultations chaque année concernent des accidents de la vie quotidienne, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Première cause de mortalité chez les enfants de 1 à 4 ans, ces accidents sont pourtant “évitables”, selon l’Inserm.
A l’école, à la maison ou lors d’activités sportives… Chaque année en France, les enfants de moins de 15 ans sont l’une des tranches d’âge les plus exposées aux risques d’accidents de la vie quotidienne (AVC).
Entre 2022 et 2023, environ 476.000 enfants de moins de 15 ans ont consulté un médecin généraliste et 77.000 un pédiatre à la suite d’une MCV, indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), dans une étude publiée mardi 24 septembre. Un constat inquiétant, quand on sait que ce type d’accident représente la première cause de mortalité chez les enfants de 1 à 4 ans, et la deuxième cause de mortalité chez les 5 à 14 ans.
Afin de cibler efficacement les actions de prévention, l’Inserm, le réseau Sentinelles et la Sorbonne ont identifié entre mai 2022 et juin 2023 les principales localisations et caractéristiques des accidents de la vie quotidienne chez les enfants de moins de 15 ans.
Dans un échantillon de 162 médecins généralistes et 31 pédiatres libéraux, les professionnels de santé ont observé respectivement 9 et 29 cas de MCV au cours de la dernière année.
Les principaux lieux d’accidents
Les accidents de la vie courante désignent tous les traumatismes liés à la noyade, à l’étouffement, aux brûlures, aux chutes et aux empoisonnements, survenant lors d’accidents domestiques, d’activités sportives et de loisirs, à l’école ou à d’autres moments de la vie privée.
Selon l’âge, les caractéristiques des accidents varient. Chez les enfants de moins de 10 ans, les accidents surviennent principalement à la maison. Entre un et quatre ans, 67,9 % surviennent principalement à la maison, contre 17,5 % dans les lieux d’éducation ou de garde.
Si à partir de 5 ans, les accidents dans les espaces de loisirs et de sport sont plus fréquents (21,4%), le domicile reste le lieu le plus susceptible de provoquer des accidents de la vie quotidienne avec 37,3%. Quel que soit l’âge, les trois quarts des accidents survenus au domicile ont eu lieu à l’intérieur, notamment dans le salon (28,0%), suivi du jardin (22,4%), de la cuisine (14,8%) et de la chambre (14,4%).
A l’inverse, au-delà de 10 ans, les enfants sont davantage exposés aux risques de blessures lors d’activités sportives ou de loisirs. Les accidents de ce type représentent 40,2 %, un nombre plus élevé que dans les lieux d’enseignement (31,5 %) et à la maison (21,0 %).
Les chutes, principale cause d’accidents
Quel que soit l’âge, les chutes sont la principale cause d’accidents de la vie quotidienne, précise l’Inserm. Chez les enfants de moins de 5 ans, les chutes sont souvent liées aux meubles comme le lit ou le canapé.
Au-delà de 5 ans, les chutes sont plus souvent « spontanées » et surviennent après un trébuchement ou pendant le jeu, par exemple. Dans ce cas, les blessures les plus fréquentes sont des contusions, des ecchymoses, des plaies ouvertes ou des entorses.
“En moyenne sur un an, un médecin généraliste a effectué 9 consultations, et un pédiatre 29 pour des enfants de moins de 15 ans suite à un accident de la vie quotidienne”, indique l’étude.
Les jeunes enfants sont plus susceptibles de se rendre aux urgences
En France, les enfants de moins de 15 ans sont l’une des tranches d’âge les plus exposées aux risques d’accidents de la vie quotidienne, et sont responsables à eux seuls de 3 millions de passages aux urgences par an.
Ainsi, « les enfants plus jeunes, qui avaient eu un accident à la maison, et présentaient une plaie ou une fracture, étaient plus susceptibles d’avoir recours à un service d’urgence », précise l’étude.
Les soins d’urgence sont donc plus fréquents chez les très jeunes enfants (1 à 3 ans) et les « préadolescents » (10 à 13 ans) par rapport aux enfants des autres tranches d’âge. Au total, près de 80 % des consultations pour accident de la vie quotidienne chez les enfants de moins de 15 ans nécessitent une prescription (médicaments, soins, impossibilité de pratiquer un sport, absence scolaire).