Une femme de 77 ans est décédée lundi 23 septembre dans les Côtes-d’Armor après avoir été piquée par un frelon asiatique sur un chemin forestier. Si les décès sont rares, le mois de septembre est l’un des mois les plus à risque de piqûres de frelons asiatiques en France.
Une piqûre mortelle et des interrogations. Cinq randonneurs ont été attaqués par des frelons asiatiques ce lundi dans la commune de Pleudihen-sur-Rance entre Dinan et Saint-Malo (Côtes-d’Armor). Une femme de 77 ans a perdu la vie. Les quatre autres personnes ont été hospitalisées. Au même endroit, une femme avait déjà été piquée trois jours plus tôt, ce qui lui a valu un passage aux urgences de l’hôpital de Dinan.
“C’est la première fois que nous sommes confrontés à un tel drame”, a déploré David Boixière, maire de Pleudihen-sur-Rance, auprès de BFMTV.com. L’élu a qualifié cette attaque de frelons de “surprenante”, compte tenu de “la faible prolifération de l’insecte cet été” dans la commune.
« On pratique le piégeage printanier, qui consiste à capturer des reines, ce qui permet de réduire le nombre de nids de frelons », explique-t-il. Mais les spécialistes sont formels : le frelon asiatique n’attaque l’homme que pour se défendre. « Il ne faut pas paniquer, ne pas gesticuler. Si on ne fait rien, ça va passer », conseille le Dr Alain Ducardonnet, consultant santé à BFMTV.
Les piqûres dans la bouche, une situation à risque
Les décès directement liés à ses morsures sont rares en France. En 2015, Santé Publique France On a recensé deux décès en 2011 et deux autres en 2012. « En France, on compte 15 à 20 décès par an », en comptant les décès liés aux guêpes, explique Alain Ducardonnet.
“Ces quatre décès sont tous liés à un choc anaphylactique. Trois des patients avaient des antécédents connus d’allergie aux venins d’hyménoptères : ils ont donc pu développer des complications suite à une piqûre d’un hyménoptère autre qu’un frelon asiatique”, précise l’agence sanitaire.
Selon l’endroit où le frelon asiatique nous pique, les risques ne sont pas les mêmes. « Les conséquences peuvent être bien plus graves si on a été piqué à la gorge qu’au doigt ou à la cuisse », explique Karine Richard, représentante de la Fédération départementale des groupes de défense contre les organismes nuisibles (FDGDON). dans le quotidien régional Le Télégramme.
« Et plus vous avez de piqûres de frelons asiatiques, plus votre organisme aura du mal à réagir au venin », poursuit-elle, toujours au Télégramme.
L’assurance maladie distingue « trois situations d’urgence » comme « une piqûre dans la bouche ou la gorge avec difficulté à respirer ». Dans ce cas, il est recommandé de « sucer un glaçon » et de « consulter un médecin en urgence ».
Le cas des « piqûres multiples » est également un cas très risqué. « S’il y a beaucoup de piqûres, à ce moment-là, il y aura beaucoup de venin. Le corps va essayer de se défendre, il peut y avoir une légère baisse de tension, des troubles digestifs et des petits maux de tête », énumère Alain Ducardonnet.
L’autre cas qui peut conduire à une situation à risque : la victime est allergique. « Une seule piqûre suffit à provoquer une réaction allergique, le plus souvent avec un gonflement de la gorge, des difficultés respiratoires voire un choc, c’est-à-dire que le cœur va progressivement perdre sa tension artérielle », décrit le médecin sur BFMTV. Il est donc impératif de contacter les secours au plus vite.
Si vous n’êtes pas allergique, il faut agir au cas par cas, car chaque personne réagit différemment. Il est possible de ne pas avoir de réaction du tout à une piqûre et d’être sévèrement affecté par la suivante.
“Une fois piqué, l’important est de ne pas retirer le dard s’il est encore là. Il faut essayer de faire en sorte que le venin ne se propage pas”, recommande le Dr Alain Ducardonnet.
« La meilleure solution est d’apporter de la chaleur. Cela va coaguler le venin et empêcher sa diffusion. Une fois que vous avez fait cela, vous pouvez mettre un glaçon dessus et vous limiterez la diffusion du venin. »
Introduit accidentellement en France en 2004, le frelon asiatique a conquis toutes les régions de l’Hexagone, à l’exception de la Corse. Et la période actuelle est propice aux piqûres. La fin de l’été correspond à la période où le risque de piqûre de frelon est le plus élevé. C’est la période où les populations atteignent leur pic.
Entre 2000 et 2010, selon l’institut de surveillance sanitaire, le nombre de décès par contact avec les frelons, les guêpes et les abeilles a été le plus élevé en août, septembre puis juillet.