Entre 1988 et 2024, les Français ont baissé leur garde face à la circulation du VIH, selon un sondage Ifop pour l’association Aides publié ce mercredi 25 septembre.
Face au VIH, les Français sont-ils dans une période de « grand relâchement » ? C’est l’inquiétude de l’association Aides, qui a partagé ce mercredi 25 septembre les conclusions d’une étude menée par l’Ifop.
L’un des principaux messages est un relâchement général de la vigilance face au virus et au syndrome d’immunodéficience acquise (sida) qui en découle. « La proportion de Français qui considèrent que les risques d’être contaminé par le virus du sida ne sont pas importants est passée de 14 % en 1988 à 40 % aujourd’hui », apprend-on dans ce baromètre. Soit une augmentation de (presque) trois en moins de quarante ans.
Aujourd’hui, 38% des Français ont « peur d’atteindre le stade du sida », une part minoritaire – mais stable depuis 1988.
Les jeunes, de moins de 25 ans, sont les moins conscients du risque. « La majorité des moins de 25 ans (51%) considèrent que les risques d’être infecté par le VIH ou d’être malade du sida sont aujourd’hui faibles », révèle l’Ifop.
Une « sérophobie » moins généralisée
La sérophobie, ou la peur de côtoyer des personnes séropositives, semble en légère baisse. Cependant, un Français sur dix estime toujours qu’il faut « exclure de la société » une personne malade, un désir encore plus fortement représenté chez les moins de 35 ans, avec 17% répondant favorablement.
“La sérophobie est toujours présente dans la société française. Le rejet injustifié des personnes séropositives, qui trouve sa source dans l’ignorance des Français sur le VIH/sida, a de graves conséquences individuelles et collectives”, déplore Camille Spire, présidente d’Aides, dans un communiqué.
Comme le souligne l’association, 200 000 personnes vivent actuellement avec le VIH, tandis que 24 000 ignorent qu’elles sont infectées. Une maladie contre laquelle nous avons fait des progrès. Les personnes séropositives traitées ont une espérance de vie identique ou similaire à celle des personnes séronégatives.
L’étude Ifop pour AIDES réalisée du 10 au 12 juin 2024 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.