Chaque dimanche, le rédacteur en chef adjoint de NouvellesÉric Grenier, vous invite à lire (ou relire) dans son infolettre Miroir l’un des reportages les plus marquants de la riche histoire du magazine. Vous pourrez ainsi replonger au cœur de certaines problématiques du passé, avec la perspective d’aujourd’hui.
Il faut voir les images des visages extatiques des élèves de l’école secondaire Curé-Mercure, à Mont-Tremblant, en compagnie de Nick Suzuki et Cole Caufield, qui circulent dans les médias locaux depuis le début de la semaine. Tous les enfants (ils n’ont même pas 10 ans d’écart). Tous pleins de bonheur d’être là ensemble, dans un enthousiasme rarement vu dans les dernières éditions de cette institution canonisée qu’est le Club canadien de hockey.
En effet, la fanfare Martin St-Louis s’entraîne depuis lundi dans l’arène municipale située sur le même terrain que l’école publique. Ce repli dans les Laurentides pour mettre fin au camp d’entraînement est une « nouvelle vieille » façon de faire qui remonte aux années 1940, peut-être même plus loin, mais qui avait été abandonnée par les administrations précédentes, ainsi que bien d’autres traditions.
Après la période de déclin qui a duré depuis le milieu de la dernière décennie (hormis l’improbable intermède de la finale 2021, qui a été suivi du point le plus bas jamais atteint dans l’histoire du club la saison suivante), on perçoit dans le nouveau la direction du CH cette volonté de retour aux sources. Cela commence par des joueurs repêchés et « développés » ici, engagés dans l’équipe, attachés à la ville et à la patrie. Pas des mercenaires embauchés au prix fort qui, à l’instar de l’épouse d’un ancien lanceur des Expos, finissent par rechigner devant les couleurs des Doritos que l’on retrouve à Montréal.
Bref, ça pourrait presque sentir la coupe, alors que la saison de la Ligue nationale de hockey débute cette semaine. Le Canadien affrontera les Maple Leafs mercredi. Mais il faut être patient, nous implore le sympathique trio qui dirige aujourd’hui le Canadien.
Pour nous aider à ronger notre patin en attendant le prochain défilé, Jean-Philippe Cipriani nous invite pour ce Rétroviseur à remonter le printemps 1993. Une histoire écrite en 2018 et qui consistait à mettre en lumière le premier quart de siècle du dernier coupe à Montréal, avec les principaux acteurs de cette épopée improbable.
L’histoire commence fort : on se croirait dans une scène d’anthologie de Jetez et comptezavec les lumières du Forum éteintes, des cartes mystérieuses et des appels à la fierté du nouvel entraîneur, Jacques Demers. Les défaites s’enchaînent rapidement dès les premiers matchs contre les Nordiques, suivies d’une visite de entraîneur à Sainte-Anne-de-Beaupré. En avril 1993, les favoris québécois pour ramener la coupe au pays de Maurice Richard patinaient au Colisée : les Nordiques de Québec et leur entraîneur Pierre Pagé. Le Tricolore les affronterait au premier tour. Et éliminez-les.
Il se lit de la même manière qu’on l’a vécu à l’époque : sur le bord de votre siège. Le Canadien avait atteint la finale, rappelons-le, en remportant notamment sept matchs en prolongation d’affilée ! Contre les Kings de Los Angeles (et Wayne Gretzky), il en a ajouté trois de plus ! Du jamais vu dans l’histoire du sport professionnel. Ah oui, il y a aussi le bluff désespéré de Demers sur le bâton de Marty McSorley, le clin d’oeil…
Les témoins pour retracer le parcours victorieux ont été faciles à trouver : 12 des 21 joueurs réguliers de l’équipe étaient Québécois. De grandes stars comme Patrick Roy, Éric Desjardins, Vincent Damphousse, Denis Savard et Guy Carbonneau, les entraîneurs étaient également québécois, tout comme leur patron, le directeur général Serge Savard, probablement le meilleur de sa discipline à son époque. Du moins, dans mon livre.
Bonne nostalgie !
Éric Grenier, rédacteur en chef adjoint
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