Un vent de changement souffle sur les restaurants de Paris et de sa région. Mais ce n’est pas le même vent à Paris que dans sa banlieue. Selon une étude réalisée par la Ville de Paris, la Chambre de Commerce et d’Industrie Paris Ile-de-France et l’Atelier Parisien d’Urbanisme, qui a porté sur la période 2020-2023, le nombre de restaurants dans la capitale est en légère hausse (+ 1,2 % sur trois ans) et uniquement dans le secteur de la restauration rapide. Dans ce contexte difficile, les restaurants émergents cherchent à s’imposer avec des menus uniques. D’où l’émergence de restaurants axés sur une destination précise (Grèce, Mexique, Grande-Bretagne…), un régime particulier (végétalien ou végétarien) ou un concept singulier (comme combiner brasserie et jeux d’argent).
Autrefois saturées de fast-foods, les banlieues profitent du développement d’une offre plus traditionnelle et de qualité. Des chefs compétents se sont déjà fait remarquer, comme Charles Boixel (Café César, à Clichy) et Emile Cotte (Baca’v, à Boulogne-Billancourt). Après presque cinq ans d’attente, Thierry Marx a installé son restaurant populaire, Le Bouillon du Coq, à Saint-Ouen. Tandis qu’une institution parisienne de la cuisine africaine (Chez Sabine) s’est installée au Pré-Saint-Gervais, et qu’une nouvelle équipe redynamise La Mare aux Canards à Meudon. Voici notre sélection de bons restaurants en région parisienne qui proposent des formules le midi aux alentours de 20€.
Baca’v
La belle auberge Baca’v se trouve sur la grise avenue du Général-Leclerc, mais le chef et propriétaire Emile Cotte a décidé de créer l’entrée sur la rue de la Ferme adjacente. Cela veut tout dire. Cotte, qui a grandi dans la région du Limousin, dans le centre-sud de la France, dans le grand bourg de Saint-Junien, n’a pas oublié ses origines rurales (ses grands-parents étaient agriculteurs et aubergistes). Amateur de sports bruts (il a longtemps joué au rugby) et de sauces onctueuses, le grand bonhomme a affiné son amour du métier dans de belles tables comme Le Pré Catelan ou Taillevent, avant de créer son propre établissement en 2021 : son premier Baca. ‘v, dans le 5 de Parisème arrondissement, apportant une générosité rare à la cuisine bourgeoise. En 2023, il remet le couvert avec ce bistrot de luxe à Boulogne-Billancourt. Les formules du midi démarrent à 29 € (entrée et plat), mais dans un lieu beaucoup plus grand, abritant une grande salle à manger principale, une autre à l’étage et une alcôve privative avec une longue table en bois de châtaignier. Il y a suffisamment d’espace pour traiter 100 invités.
Avec un service attentionné, des plats classiques minutieusement préparés et une belle carte des vins (des murs entiers sont consacrés à l’exposition des bouteilles), on se sent immédiatement à l’aise et bien pris en charge dans cette taverne urbaine. Au menu : un pâté en croûte digne du concours, farci aux pistaches, canard et poivre vert ; un lièvre impeccable à la royale, nappé d’une sauce soyeuse au vin ; un redoutable parmentier de gibier (sanglier, lièvre). Même le crumble aux poires, réalisé avec des noisettes torréfiées, laisse pantois. Et avec cela, des produits d’une qualité exceptionnelle, comme les volailles élevées par son cousin Didier Cotte dans le village de Blond, au nord de Limoges. Le Limousin n’a jamais été aussi proche de la capitale.
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