C’est souvent au moment de remplir notre déclaration de revenus que l’on cherche des moyens de réduire l’impôt que l’on devra payer. Il est toutefois utile de le faire plusieurs mois à l’avance. Planifier à l’avance peut réduire votre fardeau fiscal de plusieurs centaines, voire milliers de dollars, selon les cas.
Voici cinq mesures que vous pouvez prendre avant la fin de l’année en cours pour réduire votre fardeau fiscal.
Frais médicaux
Si vous prévoyez des dépenses médicales importantes dans votre famille dans les mois à venir — comme l’achat de lunettes, un traitement orthodontique ou une correction de la vue au laser — il est utile de réfléchir au moment précis où vous les effectuerez.
Le crédit d’impôt pour frais médicaux est calculé en fonction de vos frais médicaux ainsi que de ceux de votre conjoint et des personnes à votre charge. Ces dépenses ne doivent pas avoir été remboursées par une assurance privée (si l’assureur ne paie qu’une partie de la facture, comme c’est généralement le cas, vous pouvez utiliser la partie non remboursée). Pour obtenir le crédit, le total de vos dépenses non remboursées doit dépasser 3 % de votre revenu net.
« Si vous avez plusieurs grosses dépenses à venir, il peut être utile de les regrouper pour avoir accès au crédit. [en dépassant le seuil de 3 %]plutôt que de les séparer sur deux ans et d’obtenir peu ou pas de crédit pour chaque année », explique Sarah Phaneuf, associée en fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton.
Autrement dit, si vous pensez avoir besoin de nouvelles lunettes et que vous avez déjà engagé plusieurs frais médicaux en 2024, il peut être avantageux d’acheter votre nouvelle paire en décembre 2024 plutôt qu’en janvier 2025 afin d’augmenter le montant de votre crédit d’impôt pour la année 2024.
Précision importante qui pourrait modifier vos calculs : le crédit d’impôt pour frais médicaux peut être réclamé pour des dépenses payées au cours d’une période de 12 mois consécutifs qui se termine au cours de l’année d’imposition pour laquelle vous en faites la demande, explique la Chaire en fiscalité et finances publiques à l’Université de Sherbrooke (CFFP), à condition que les périodes choisies ne se chevauchent pas d’une année sur l’autre. Par exemple, si vous n’avez pas pu réclamer le crédit en 2023 parce que vos frais médicaux totaux ne dépassaient pas 3 %, vous pourriez choisir la période d’août 2023 à juillet 2024 si elle est plus avantageuse pour vous.
Crédits en tout genre
Si vous visez certains crédits d’impôt pour votre déclaration de revenus 2024, pensez à effectuer les dépenses nécessaires avant le 31 décembre. Par exemple, vous souhaiterez peut-être terminer les travaux de votre maison multigénérationnelle pour bénéficier du crédit d’impôt pour la rénovation d’une maison multigénérationnelle. des maisons générationnelles ou encore faire installer des rampes d’accès et une baignoire adaptée pour bénéficier du crédit d’impôt lié à l’accessibilité du domicile.
« Si je fais une dépense en janvier 2025, elle sera toujours éligible au crédit d’impôt, mais je ne pourrai en bénéficier qu’en 2026. Alors que si je fais la dépense en décembre 2024, je pourrai toucher le crédit d’impôt. crédit dès 2025 », précise Sarah Phaneuf.
Dons de bienfaisance
Vous souhaitez que votre générosité soit récompensée lors de votre prochaine déclaration d’impôts ? Faites vos dons avant le 31 décembre.
Comme dans le cas des frais médicaux, vous pouvez user de stratégie : puisque vous récupérez 35 % des premiers 200 dollars de dons (en additionnant le taux fédéral et le taux provincial) et au moins 53 % de chaque dollar de don supplémentaire, vous avez des intérêts. à regrouper vos cotisations dans une même année pour maximiser le crédit d’impôt.
Par exemple, si vous donnez 200 $ en 2024 et le même montant en 2025, vous recevrez un crédit de 70 $ chaque année (140 $ au total pour les deux années). Mais si vous versez 400 $ à votre organisme préféré en 2024, vous recevrez un crédit d’au moins 176 $, soit une différence de 36 $. Bien entendu, plus vous donnez d’un coup, plus cet écart est grand.
Si vous avez un compte de placement non enregistré (probablement parce que vous avez maximisé votre régime enregistré d’épargne-retraite [REER] et votre compte d’épargne libre d’impôt [CELI]deux comptes nominatifs), veuillez noter que vous pouvez également faire des dons en actions. Si vous avez réalisé un gain en capital avec ces actions, vous bénéficierez alors d’un double avantage : en plus d’obtenir un crédit pour don de bienfaisance, votre gain en capital sera libre d’impôt.
Pertes en capital
Si vous avez suivi les conseils de votre beau-frère et que vos placements (toujours dans un compte non enregistré) ont chuté au cours des derniers mois, vous avez jusqu’à la fin de l’année pour vendre des titres qui ont perdu de la valeur et ainsi générer ce qu’on appelle du capital. pertes. Toutefois, avant de procéder, il est sage de demander l’avis d’un planificateur financier.
«On peut vendre des titres à perte avant le 31 décembre pour compenser le gain en capital», précise Marc-André Sauvé, fiscaliste et comptable professionnel agréé chez Mallette. Cette plus-value peut par exemple provenir de la vente d’un chalet, d’un terrain, d’actions (qui ont donné un bon rendement), etc.
Les moins-values subies en 2024 réduiront d’abord la plus-value de 2024. S’il vous reste des pertes excédentaires, vous aurez alors deux possibilités : soit les utiliser pour compenser une plus-value des trois années précédentes (en l’occurrence ici 2021). , 2022 ou 2023), ou les conserver pour les utiliser à tout moment dans le futur, souligne Sarah Phaneuf.
CELIAPP
Les cotisations à un CELIAPP, compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété, réduisent votre revenu imposable au même titre qu’un REER. Résultat : vous payez moins d’impôts.
Les deux comptes diffèrent toutefois sur un point très important : si vous ne cotisez pas le montant maximum permis chaque année dans votre REER, les droits de cotisation sont simplement reportés aux années suivantes. Autrement dit, vous ne perdez pas vos droits de cotisation inutilisés.
Dans le cas du CELIAPP, « c’est plus contraignant », note Marc-André Sauvé. Le plafond de cotisation annuel est de 8 000 $ et la capacité de reporter les droits de cotisation est limitée.
Voici un exemple pour vous aider à y voir plus clair : disons que vous avez ouvert un CELIAPP en 2023, sans y contribuer. Vos frais de participation 2023 (8 000 $) sont donc reportés à 2024, portant leur total à 16 000 $. Si vous ne versez toujours rien dans votre CELIAPP en 2024, vous ne pourrez reporter que 8 000 $, le maximum autorisé, en 2025 (et non les 16 000 $ non utilisés). Vous aurez donc en quelque sorte perdu les droits à cotisations pour 2023.
Cela dit, le plafond viager du CELIAPP est de 40 000 $, soit l’équivalent de cinq années de cotisations maximales, alors qu’un CELIAPP peut rester ouvert pendant 15 ans. Si l’achat de votre maison ne se réalise pas tout de suite, vous pourriez donc choisir de cotiser peu (voire pas du tout) pendant quelques années et de réapprovisionner votre compte plus tard.
Notez également que vous n’êtes pas obligé d’utiliser votre cotisation CELIAPP pour réduire votre revenu imposable l’année au cours de laquelle cette cotisation est versée. « La déduction pourrait être reportée à une année suivant celle de la cotisation, même après la fermeture du compte CELIAPP », souligne la Chaire en fiscalité et finances publiques de l’Université de Sherbrooke. Autrement dit, c’est à vous de décider s’il est préférable d’utiliser la déduction maintenant… ou dans les prochaines années, lorsque votre salaire sera éventuellement plus élevé.
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