Dans un rapport publié ce mardi 12 novembre, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) s’inquiète du nombre croissant de mineurs isolés et isolés, surnommés « enfants d’intérieur ».
Les mineurs sont de plus en plus des « enfants d’intérieur », élevés entre quatre murs et coupés de la nature, prévient le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA), ce mardi 12 novembre.
Dans un rapport de 252 pages, les experts estiment que les enfants sortent de moins en moins et passent de moins en moins de temps à jouer dans la nature. Un phénomène inquiétant, qui impacte directement leur santé mentale, leur condition physique, mais aussi leur bien-être.
“En à peine une génération, on est passé de ‘c’est bien de sortir pour les enfants’ à ‘les enfants d’intérieur'”, a observé Sylviane Giampino, présidente du HCFEA, lors d’une conférence de presse, jointe à Matignon.
L’espace extérieur est de plus en plus perçu comme risqué et peu accueillant pour les enfants – “trottoirs étroits et encombrés, mal entretenus ou inexistants”, rues dangereuses, sans éclairage, note le rapport – réduisant drastiquement le temps passé hors du domicile.
En effet, 60% des déplacements domicile-école des enfants et adolescents s’effectuent en véhicule motorisé (32% en voiture) contre 38% à pied et 2% à vélo, note l’organisme.
« Culture de la chambre »
Malgré l’importance cruciale du temps passé dans la nature et dans les espaces publics pour le développement et l’épanouissement des jeunes, les enfants ne profitent pas suffisamment du plein air.
Parmi les raisons qui expliqueraient ce déclin, le HCFEA regrette un « aménagement des espaces et des territoires » peu adaptés aux besoins des enfants. Des espaces publics, conçus principalement par et pour des adultes et laissant peu de place au jeu (interdiction des jeux de glisse, de roulement et de ballon).
À cela s’ajoute un autre problème : le temps de travail des parents. Selon le rapport, un enfant sur cinq a des parents qui travaillent le week-end, jour privilégié pour les sorties en famille et en plein air.
La diminution du nombre d’enfants dans la rue n’est toutefois pas un phénomène récent. Depuis l’ère préindustrielle, précise le rapport, on observe un phénomène de « domestication » de l’enfance.
La seule différence est qu’aujourd’hui, ce processus « d’enfermement » est renforcé par l’usage croissant des jeux vidéo et des réseaux sociaux, qui limitent les interactions avec la nature et favorisent l’isolement des mineurs. Peu à peu, la chambre a acquis une valeur centrale pour les jeunes générations. C’est devenu un espace d’expression, d’autonomie et d’intimité.
« Une ‘culture de la chambre’ émerge tout en permettant d’entretenir à la fois des relations avec ses pairs et la consommation de biens culturels (livres, musique, vidéo, images, films, jeux vidéo) depuis chez soi », précise le rapport. .
Pour ne rien arranger, les restrictions liées à la crise du Covid-19 ont encore renforcé cette « culture de la chambre », où ont désormais lieu amitiés et distractions.
Promouvoir le développement urbain
Les conséquences de ce repli sur soi sont multiples : manque d’activité physique, obésité, huis clos domestique, perte du lien social et intergénérationnel, problèmes de santé mentale, consommation excessive d’écrans.
Face au repli des enfants dans les espaces privés, le HCFEA pose les premiers éléments d’un projet d’inclusion depuis l’extérieur. Elle recommande notamment l’aménagement des espaces publics « pour favoriser les activités de plein air, les rencontres et la mobilité active ».
“Car l’enfant a fondamentalement besoin, pour sa santé et son développement, de sortir, de bouger et de s’habituer à la présence et aux relations avec les autres”, précise le rapport.
Les experts recommandent également d’impliquer les enfants dans les projets de développement urbain afin d’encourager le développement d’activités de plein air liées à la nature, comme la végétalisation des cours d’école par exemple. Ces nouvelles dispositions favoriseraient le déploiement de jeux ou de rencontres gratuites.