Une étude montre que si l’opération du Mois sans tabac était maintenue annuellement jusqu’en 2050, cela permettrait d’éviter de nombreuses pathologies et de réaliser d’importantes économies en dépenses de santé.
28 000 cas de cancer évités en 2050 ? Le 1er novembre marquait le début de la 9e édition du Mois sans tabac, une opération mise en œuvre depuis 2016 par Santé publique France et le ministère de la Santé, en partenariat avec l’Assurance maladie.
Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France avec 75 000 décès imputables en 2015, soit 13 % de l’ensemble des décès. En 2022, 24,5 % des 18-75 ans fumaient quotidiennement.
Une étude publiée ce mardi 12 novembre montre l’impact de cette opération et estime ses bénéfices si elle était maintenue annuellement jusqu’en 2050.
12 années de vie par an pour 100 000 habitants
Selon les calculs et une évaluation économique réalisés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la campagne du Mois sans tabac permettrait d’éviter 241 000 cas d’infections des voies respiratoires inférieures d’ici 2050, soit 0,24 % des nouveaux cas qui serait observée en l’absence de l’opération.
Cette projection mentionne également l’évitement de 210 000 cas de troubles musculo-squelettiques (0,22%), 44 000 cas de bronchopneumopathie chronique obstructive (0,88%) mais aussi 28 000 cas de cancer imputables au tabac (0,55%), 18 000 cas de maladies cardiovasculaires (0,08% ), 8 000 cas de démence (0,15 %) et 4 000 cas de diabète.
« De plus, cette opération permettrait de gagner 12 années de vie et 17 années de vie corrigées du handicap pour 100 000 habitants chaque année », écrit Santé publique France qui publie la présente étude.
Économies d’argent public
Ces 107 000 années de vie au total, et 149 000 années de vie corrigées de l’invalidité, permettraient d’importantes économies. Les conséquences positives du mois sans tabac permettraient d’économiser en moyenne 94 millions d’euros par an en dépenses de santé.
En outre, l’opération augmenterait l’emploi et la productivité du travail de 2 800 équivalents temps plein par an, pour une valeur estimée à 85 millions d’euros.
A titre de comparaison, le coût annuel de l’organisation du Mois sans tabac est estimé à 12,5 millions d’euros en moyenne. Le retour sur investissement est « largement favorable, de l’ordre de 14 euros pour 1 euro investi », indique Santé publique France.
“Ces résultats montrent qu’investir dans des mesures efficaces de prévention du tabagisme favorise non seulement la santé des populations, mais protège également le système de santé en évitant le traitement d’un nombre important de pathologies chroniques, pour certaines particulièrement lourdes”, écrit l’organisation.
Le coût social du tabac était estimé à 156 milliards d’euros en 2019, dont 1,7 milliard pour les dépenses publiques.
Plus de deux millions de tentatives d’arrêt
Le Mois sans tabac encourage les fumeurs à arrêter de fumer pendant 30 jours en novembre. “Le seuil de 30 jours correspond à une période au bout de laquelle les symptômes du sevrage tabagique sont considérablement réduits, multipliant par cinq les chances de succès définitif”, explique Santé publique France.
L’étude publiée ce mardi rappelle que sur la période 2016-2020, on estime que plus de deux millions de tentatives d’arrêt du tabac peuvent être directement imputables à l’opération.
Le 3989Le numéro d’aide à distance non surtaxé de Tabac info service, met en relation les fumeurs avec des tabacologues afin de bénéficier d’un suivi personnalisé et gratuit. Le site tabac-info-service.fr propose de nombreux contenus d’aide et outils d’accompagnement. L’application d’e-coaching Tabac info service, conçue par l’Assurance Maladie en partenariat avec Santé Publique France, propose un programme complet et personnalisé pour optimiser les chances d’arrêter définitivement de fumer.