
Combien y a-t-il d’églises en France ? Dans quel état sont-ils ? Quelles sont leurs utilisations ? C’est pour répondre à ce type de questions que la Conférence des évêques de France (CEF) a lancé en septembre 2023 les États généraux du patrimoine religieux, dont les conclusions ont été présentées lundi 18 novembre au siège de l’institution.
Cette démarche nationale sur quinze mois a permis d’interroger 87 diocèses métropolitains, sur les 94 demandés, pour « faire le point, questionner les usages et valoriser les richesses patrimoniales, matérielles ou immatérielles »indique le CEF. Cette initiative fait notamment suite au rapport des sénateurs Pierre Ouzoulias et Anne Ventalon, déposé en juillet 2022, qui demandait un « opération nationale d’inventaire du patrimoine religieux ».
Sur les 87 diocèses, la France compte donc 40 068 édifices religieux de propriété communale (depuis la loi de 1905, les églises construites avant cette date relèvent de la responsabilité des communes) et 2 145 édifices religieux de propriété diocésaine.
Trois églises construites par an
Un chiffre paradoxalement plutôt stable au fil des années. Seuls 326 édifices religieux municipaux ont été désacralisés entre 1905 et 2023 et 411 édifices diocésains ont été désacralisés (même si la grande majorité le sont depuis 2015). En moyenne, trois églises sont construites par an, selon M.gr Alain Planète, évêque chargé des États généraux, qui compense les pertes. Mais l’état ou l’usage de ce patrimoine pose parfois question. Actuellement, 1 679 édifices religieux sont fermés toute l’année (problèmes sanitaires, dépeuplement du territoire, sécurité, travaux…).
C’est dans cette optique qu’un guide du mécénat du patrimoine religieux a été remis à Rachida Dati, ministre de la Culture, présente à la conférence, et sera adressé à tous les maires de France. ” [Le rapport Ouzoulias-Ventalon] avait recommandé d’aider les maires dans leur recherche de conseils en matière d’entretien, de sauvegarde, de restauration et de sécurité des édifices religieux. (…) Ce guide est une manière adaptée de répondre à cette recommandation et aux besoins des maires »a déclaré Eric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président du CEF.
Forcément, la question du financement de cette préservation du patrimoine s’est posée. A ce sujet, Rachida Dati n’a fait aucune annonce, pourtant espérée. Mais la ministre a réitéré sa proposition de rendre payant l’entrée à Notre-Dame. « Cette proposition a suscité un débat, je le sais. Mais je le trouve cohérent et j’aimerais qu’on puisse l’étudier sérieusement aujourd’hui », développé Mmoi Dati.
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