L’acteur franco-danois Niels Arestrup est décédé à l’âge de 75 ans, a annoncé dimanche 1er décembre son épouse à l’Agence France-Presse. “J’ai l’extrême douleur de vous annoncer le décès de mon mari, l’immense acteur Niels Arestrup, à la fin d’un combat courageux contre la maladie. Il est décédé entouré de l’amour de sa famille”, a écrit Isabelle Le Nouvel, qui était également son attachée de presse, dans un communiqué.
Un personnage incontournable des films de Jacques Audiard (Le battement que mon cœur a sauté en 2005 et Un prophète en 2009 (qui lui valent chacun le César du meilleur acteur dans un second rôle), en 2016 il joue également dans la série dramatique politique Baron Noir. En 2014, il remporte un troisième César du meilleur acteur dans un second rôle pour Le ministre français, une adaptation d’une bande dessinée sur la diplomatie française, ainsi qu’un Molière en 2020.
“Nous avons été éblouis par la force de son jeu et sa présence magnétique devant les caméras de Jacques Audiard, Bertrand Tavernier, Julian Schnabel ou Albert Dupontel. Il restera l’un de nos plus grands comédiens”, a écrit la ministre française de la Culture Rachida Dati sur le X.
Acteur et metteur en scène de théâtre
Arestrup doit son nom à un père danois qui a tenté d’émigrer aux États-Unis, mais qui s’est arrêté en France pour se marier. Il a grandi dans un milieu très modeste de la banlieue parisienne. “Vous imaginez bien qu’en tant que fils d’ouvrier à Bagnolet dans les années 1950, le spectacle, le théâtre et le cinéma n’étaient pas du tout dans mes préoccupations”, a-t-il déclaré. Le Figaro en 2021.
Mais il développe une passion pour le théâtre en suivant des cours auprès de l’actrice française Tania Balachova. Il reste fidèle à la scène pendant près d’un demi-siècle et rejette largement la célébrité. “Quand j’ai débuté dans ce métier, les metteurs en scène choisissaient une pièce, puis s’interrogeaient sur le casting. Aujourd’hui, c’est l’inverse : ils recherchent d’abord une star et ensuite seulement la pièce qui pourrait l’accompagner.” il a déploré dans Le monde en 2019.
De 1989 à 1993, il dirige lui-même un théâtre, le Théâtre de la Renaissance dans le 10 de Parisème arrondissement. Son rôle au cinéma le plus récent était celui de chef d’orchestre dans Amusant en 2023.
Sa carrière a également été entachée d’accusations de violences contre des actrices lors de tournages ou de répétitions, par Isabelle Adjani et Myriam Boyer entre autres. “Cela m’est resté”, a-t-il admis lors d’un entretien avec Libération en 2007. Il n’a jamais fait l’objet de plainte.