Ce texte rassemble les capsules contenues dans notre newsletter politique, publiée le jeudi à 17h00. Vous y trouverez un regard en quatre points sur les événements politiques de la semaine. Vous pouvez vous inscrire ici.
Dans la première partie de l’enquête Pallas-Nouvelles-Qc125, il n’y a qu’un seul constat positif pour François Legault : aucun membre de son conseil des ministres ne peut se targuer d’être l’héritier naturel du chef caquiste.
Geneviève Guilbault, à qui Nouvelles consacré un long portrait en début d’année, repartirait avec une certaine longueur d’avance par rapport à ses confrères. Mais il s’agit du choix spontané de seulement 15 % des répondants au sondage (et environ le quart des partisans de la CAQ) à qui on a demandé quel serait le meilleur choix pour succéder à François Legault à la tête du parti. Trois autres poids lourds du Cabinet, Christian Dubé, Simon Jolin-Barrette et Sonia LeBel, suivent avec une dizaine de points d’appui chacun.
Ces résultats mitigés contrastent avec la clarté de la réponse apportée à la question de savoir si François Legault doit tenter d’obtenir un troisième mandat en 2026, ou démissionner avant cette date. Plus de la moitié des personnes interrogées suggèrent qu’il abandonne son poste, tandis qu’une personne sur trois estime qu’il devrait rester à son poste. Nous parlons du même Premier ministre dont la popularité personnelle a atteint des sommets presque stratosphériques pendant la pandémie et dont le parti a remporté 72 % des sièges aux élections d’octobre 2022. Cela montre que la politique est une ode sans cesse renouvelée à l’impermanence des choses…
Les chiffres des deux sondages publiés cette semaine (réalisés par Pallas et Léger) reflètent bien une année 2024 très difficile pour le gouvernement Legault. Le premier ministre paie un prix personnel, mais ses ministres en souffrent également. Il y a de la déflation un peu partout dans les supports de la CAQ. Et le problème c’est que la tendance commence à être très lourde…
Le numéro
51
Le Canada pourrait-il ou devrait-il devenir le 51e État des États-Unis d’Amérique ? Imaginez l’aubaine : cela permettrait d’éviter les droits de douane de 25 % que Donald Trump menace d’imposer (notamment) ! La « question » aurait été soulevée par le président élu lors du désormais célèbre dîner de Mar-a-Lago. Mais pour plaisanter, bien sûr : à moins d’une altération radicale du cours normal des choses – catégorie météorite, par exemple – cela n’arrivera pas. Personne n’y pense. Quoique… En voyant comment les médias ont décortiqué cette hypothèse, et confié à de nombreux commentateurs le soin d’évaluer si, oui ou non, ce serait une bonne idée, il est raisonnable de se demander s’il faut prévenir Donald Trump de ne pas faire une blague qui n’est pas clairement identifiée. C’est finalement déroutant, surtout quand tout le monde ne cesse de répéter qu’il faut prendre leurs menaces au sérieux…
Le baromêtre
👍 Soulèvement
En 2003, alors qu’il était ministre de la Santé et constatait qu’une proportion importante des médecins formés à l’Université McGill quittaient rapidement le Québec après leurs études, François Legault affirmait chercher des moyens de s’assurer que « la formation que nous [donnait] pour les étudiants dessert également tous les patients du Québec. Même chose en 2012 : le chef de la jeune Coalition Avenir Québec avait suggéré en campagne que les médecins qui quittent le Québec devraient rembourser à l’État le coût de leur formation (jusqu’à 800 000 $ actuellement). La réflexion aura pris du temps, mais le dépôt du projet de loi 83 par Christian Dubé cette semaine répond à ces inquiétudes. La législation trace une ligne claire dans le sable, axée sur l’idée qu’il existe un contrat social dans ce domaine. Les futurs médecins devront donc travailler dans le réseau public québécois pendant une période de cinq ans suivant la fin de leurs études. Les sanctions prévues en cas d’infraction sont pour le moins sévères : de 20 000 $ à 100 000 $ par jour et par acte et, en cas de récidive, de 40 000 $ à 200 000 $ (chaque fois que le professionnel contrevient à ses obligations). ). obligations d’exercice envers le public…). Le dossier ne concerne pas un grand nombre de médecins : 40 à 50 par an. Cela ne résoudra évidemment pas tous les problèmes privé-public. Mais il a certainement son utilité, ne serait-ce que pour le message qu’il envoie.
👎 En déclin
La fin de l’entente de collaboration entre le Nouveau Parti démocratique et le Parti libéral du Canada, au début du mois de septembre, a inauguré une session parlementaire largement consacrée aux calculs stratégiques et aux jeux en coulisses — au détriment des politiques publiques. Quelques mois plus tard, les résultats sont pires que pires. Le travail parlementaire est paralysé par une opération d’obstruction sans fin provoquée par les conservateurs. Ces derniers tentent de forcer le gouvernement à remettre à la Gendarmerie royale du Canada des documents relatifs à une affaire sur laquelle la GRC enquête déjà… et alors que la GRC elle-même estime qu’Ottawa créerait un dangereux précédent s’il procédait comme les conservateurs je le veux. Cette paralysie fait que rien ne se passe à Ottawa, sauf une période de questions où le niveau de partisanerie est risible. Le Président de la Chambre — qui porte sa part de responsabilité dans ce fiasco, ayant autorisé la question de privilège qui bloque tout — a dû intervenir cette semaine pour éviter que l’État canadien soit privé de financement, car des dépenses gouvernementales de 21,6 milliards doit être approuvé d’urgence au Parlement. Entre autres illustrations de ce qui ne va pas à Ottawa, on peut ajouter qu’on attend toujours la présentation d’une mise à jour économique de la part du gouvernement Trudeau. Mais bon : tout n’est pas mal, il ne reste que quelques jours avant de pouvoir acheter des chips sans avoir à payer la TPS !